Les habitants de Fontenay-aux-Roses sont appelés à voter sur le vote des étrangers aux élections locales
Organisée par la mairie PS avec des associations comme la Ligue des droits de l'homme, cette "votation" (qui a débuté samedi pour une semaine) s'inscrit dans une campagne nationale à l'initiative du collectif Votation citoyenne.
Pour l'instant, seuls les étrangers ressortissants de l'UE peuvent participer aux élections locales en France.
En mars, les députés de la majorité nationale avaient repoussé lors d'un vote à l'Assemblée une proposition de loi socialiste visant à donner le droit de vote et d'éligibilité aux étrangers non-communautaires aux élections municipales.
"Certains ne savent pas que les étrangers non européens ne peuvent pas voter et souvent, quand ils l'apprennent, cela les choque", confie le maire, Pascal Buchet, par ailleurs conseiller général. "Je crois que c'est important de poser la question. Ici, chacun peut s'exprimer, même les étrangers", ajoute-t-il. Pascal Buchet espère que "ce débat citoyen pourra amener les politiques à prendre une décision".
Sur le marché
Une urne avait été installée samedi sur le marché de Fontenay-aux-Roses, principal pôle d'animation le week-end de cette petite ville du sud des Hauts-de-Seine.
Evelyne, 60 ans, casquette sur la tête et bouquet dans les bras, avoue avoir voté "non". "C'est l'expression 'étranger' qui me gêne. Ce n'est pas clair. Est-ce que cela veut dire qu'on va avoir des étrangers au conseil municipal ?", s'interroge la retraitée, qui ne souhaite pas donner son patronyme. Marcelle Porcheron, 64 ans, est du même avis: "Chacun sa place, on ne vote pas chez eux, ils ne votent pas chez nous", lance-t-elle.
"Les étrangers ont les mêmes devoirs que les autres citoyens, pourquoi n'auraient-ils pas le même droit de regard sur la vie politique locale?", défend Jacques Segré, ingénieur-chercheur et fils d'immigrés.
Au fil de la matinée, l'urne se remplit, et la pile de bulletins "oui" descend plus vite que les "non".
"Les avis sont partagés mais je crois qu'il y a une évolution en profondeur. Le plus important, c'est que des élus s'engagent, s'investissent. C'est un encouragement", estime Richard Moyon, du Réseau éducation sans frontières. Pour lui, c'est "élémentaire", "les gens ont le droit de participer aux décisions là où ils vivent".
"Le vote, pour les étrangers, c'est un moyen de s'intégrer", renchérit Christian Loront, 52 ans, qui a voté oui "sans hésitation".
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