Les coûts directs et indirects du mal-être sur l'économie sont évalués entre 3 et 4% du PIB par l'Union européenne
C'est ce que montre un rapport du Centre d'analyse stratégique remis mardi à la secrétaire d'Etat chargée de la Prospective et du développement de l'économie numérique.
"La santé mentale, l'affaire de tous" a été commandé au printemps par Mme Kosciusko-Morizet. La vague de suicides à France-Télécom a mis en exergue la question du stress au travail.
Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, il est "la suite logique du rapport Stiglitz", remis en septembre à Nicolas Sarkozy, qui préconise l'instauration d'indicateurs pour mettre plus l'accent, dans les statistiques, sur la mesure du bien-être que sur la production.
C'est "une incitation à amener dans le discours public la question du bien-être, la question de l'estime de soi, à faire prendre en compte par les professeurs, à faire prendre en compte par l'encadrement au travail", a expliqué la secrétaire d'Etat à l'AFP.
Le rapport, mené sous la direction de la psychiatre Viviane Kovess-Masféty (Ecole des hautes études en santé publique), vient battre en brèche plusieurs idées reçues comme, par exemple, sur la pénibilité au travail, réputée physique pour les ouvriers et psychologique pour les cadres.
"Le problème ce n'est pas d'avoir un travail épuisant physiquement, ou stressant intellectuellement, le problème c'est la situation de contrainte dans laquelle vous vivez votre vie professionnelle", a indiqué Mme Kosciusko-Morizet.
Le rapport recommande ainsi de réhabiliter la qualité de vie au travail, en portant par exemple une attention accrue aux restructurations en période de crise.
Selon une étude IPSOS réalisée en octobre pour ce rapport, un tiers des Français considère que la crise économique affecte leur moral, les 45-59 ans, les travailleurs indépendants et les ménages pauvres étant encore davantage à le penser. La crise conduit également plus de la moitié des Français à s'inquiéter pour leurs proches.
Le rapport préconise également une attention particulière aux premiers âges de la vie, pour délivrer "des compétences émotionnelles, cognitives et sociales".
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