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Les cinq dangers qui menacent François Hollande

Montée du Front national, promesse difficile à tenir sur la baisse du chômage... Plusieurs épées de Damoclès pèsent sur le chef de l'Etat.

Article rédigé par Michael Bloch
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
François Hollande, le 11 juin 2013 à Paris. (CHARLES PLATIAU / POOL)

Un peu plus d’un an après la prise de fonction de François Hollande, de gros nuages se sont amoncelés au-dessus de la majorité. Dernier en date, l'élimination du candidat socialiste au premier tour de la législative partielle dans la 3e circonscription du Lot-et-Garonne, dimanche 16 juin. Francetv info liste les principaux écueils que devra éviter le chef de l'Etat dans les prochains mois.

Les dissensions avec les Verts

L’élimination au premier tour dans la circonscription de Villeneuve-sur-Lot du candidat PS, le 16 juin, a ravivé les dissensions entre le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Le patron du groupe socialiste à l’Assemblée, Bruno Le Roux, a trouvé, par exemple, "totalement anormal que, sur des élections partielles, la majorité présidentielle ne soit pas rassemblée. Incompréhensible et inexcusable." Une analyse partagée par le secrétaire national du PS, Harlem Désir, qui a regretté "l’éclatement des forces de gauche au premier tour".

Ces critiques ont irrité EELV, qui demande au PS d’éviter de "chercher des boucs émissaires", comme l’a tweeté le 16 juin Jean-Vincent Placé, chef des sénateurs écologistes.

Les Verts menacent régulièrement, depuis leur entrée en gouvernement, de claquer la porte. Dernier grief en date, la fiscalité écologique. En janvier, Pascal Durand, secrétaire national d'EELV, avait assuré que les ministres écologistes ne pourraient plus rester au gouvernement "si le gouvernement ne s’engage pas, en juin ou en juillet, sur une puissante initiative en faveur de la fiscalité écologique". Et Jean-Vincent Placé l'a répété le 14 juin : "Si dans le prochain budget il n'y a pas de fiscalité écologique, nous quitterons le gouvernement”, a-t-il lancé sur RMC.

Si elle était mise à exécution, cette menace compliquerait sérieusement la tâche du gouvernement, dont la majorité PS se réduit comme peau de chagrin depuis juin 2012. En effet, la majorité absolue socialiste à l’Assemblée Nationale ne tient aujourd’hui qu’à trois sièges.

La menace du Front national

Le PS subit déconvenues électorales sur déconvenues électorales depuis plusieurs mois et regarde, impuissant, la montée du Front national. Lors de la législative partielle de mars 2013, dans la 2e circonscription de l'Oise, la candidate socialiste est éliminée dès le premier tour. Au second tour, qui oppose FN et UMP, la candidate frontiste gagne 6 000 voix et près de 22 points, et termine à 48,6% des voix. Et le 16 juin, dans l’ancien fief de Jérome Cahuzac (la 3e circonscription du Lot-et-Garonne), le candidat PS est également éliminé dès le premier tour, tandis que le candidat FN progresse de plus de 1 000 voix et de 11 points (comparé à juin 2012), pour terminer à 26% des suffrages.

Cette montée en puissance pourrait permettre au Front national de conquérir un certain nombre de municipalités en mars 2014 et de bien figurer aux élections européennes. Marine Le Pen prédit d'ailleurs que son parti arrivera en tête du scrutin, comme le note TF1news.

D’autres comptes en Suisse

Le secrétaire national du PS, Harlem Désir, dit ne "pas avoir peur de la vérité". Si les affirmations de Pierre Condamin-Gerbier s’avéraient exactes, la déflagration politique serait pourtant terrible. Le 13 juin, l’ancien employé de la banque Reyl & Cie a affirmé détenir une liste "d'une quinzaine" de noms de personnalités politiques détenteurs d'un compte en Suisse, dont "un membre éminent de l’actuel gouvernement".

Pour Antoine Peillon, contacté par francetv info, journaliste à La Croix et spécialiste de l’évasion fiscale, qui détient lui aussi la fameuse liste, "nous sommes potentiellement en face d’une autre affaire d’Etat, puisqu’il s’agit de situations dont Pierre Condamin-Gerbier a été le témoin direct".

Sa propre promesse sur le chômage

"Inverser la courbe du chômage en 2013." Le président François Hollande s’est engagé, en 2012, à réaliser cet objectif. Il a d'abord annoncé la date de septembre avant de tabler sur décembre 2013, comme le relève le site de vérification d’infos Lui Président.

Or la majorité des économistes estiment qu'un tel retournement de conjoncture est quasi impossible. "Avec l'aggravation de la récession, l'augmentation de la pression fiscale, le maintien d'un euro trop fort, les destructions d'emploi vont se poursuivre et la situation sociale va empirer", avance l'économiste Marc Touati, patron du cabinet Acdefi, cité par Le Figaro.

Il s'agit pourtant d'un engagement fort de François Hollande. S'il ne parvient pas à faire chuter le chômage, sa majorité devra subir les tirs de barrages de l’opposition, et pourrait être fragilisée. Jean-Louis Borloo, président de l’UDI, a déjà prévu d’organiser un "dîner de l’inversion de la courbe du chômage" le 9 septembre prochain, un an après la promesse télévisée de François Hollande, comme le relève L’Express.

 La délicate réforme des retraites

La rentrée s'annonce compliquée pour le président, qui devra également gérer le délicat dossier des retraites. Le chef de l'Etat a d'ores et déjà annoncé qu'il prévoyait de ne pas toucher à l'âge légal, mais "d'augmenter la durée de cotisations". L'annonce a mécontenté la CGT, qui a décidé de lancer une journée de mobilisation début septembre contre "une énième réforme des retraites".

Cette réforme pourrait également créer de nouvelles dissensions dans la majorité. L'aile gauche du PS s'était montré très réservée en mars 2013 sur l'opportunité d'un tel projet. "On ne doit pas faire, au nom d'un prétendu réalisme, l'inverse de ce que prônait le Parti socialiste en 2010. On doit faire preuve de cohérence", s'était, par exemple, insurgée la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann.

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