Un week-end crucial pour François Hollande

Chef d'un Etat en guerre, réformateur du marché du travail, inébranlable défenseur du mariage pour tous. En l’espace de trois jours, François Hollande a revêtu, dès vendredi 11 janvier, avec beaucoup d’autorité, trois casquettes différentes dans trois dossiers de premier plan. Francetv info revient sur ces sujets qui pourraient marquer le quinquennat.

Intervention au Mali : Hollande chef de guerre 

Les "forces armées ont apporté cet après-midi leur soutien aux Maliens", a déclaré François Hollande, vendredi 11 janvier, à Paris. Le président de la République a ainsi confirmé l'engagement des troupes français aux côtés de l'armée malienne, qui "durera le temps nécessaire". Samedi, il a précisé que "la France [n'avait] pas d'autre but que la lutte contre le terrorisme".

Le président français était le premier à appeler à une intervention au Mali, en septembre 2012, lors de sa première apparition à l'ONU. Or, si le Conseil de sécurité a adopté le 20 décembre une résolution autorisant le déploiement d'une force internationale dans le pays, François Hollande a décidé d’accélérer le processus après l'offensive islamiste dans le centre du pays survenue jeudi.

Sa décision est d’autant plus marquante qu’elle fait quasiment consensus en France et  dans le monde. Des soutiens de poids sont venus du Royaume-Uni et des Etats-Unis, alors que l’Allemagne a rappelé que Paris agissait sur la base du droit international et l'a assuré de son soutien. 

Flexisécurité à la française :  Hollande relance le dialogue social

Plus de souplesse pour les entreprises et davantage de protection pour les salariés. Tels sont les grands axes de l’accord trouvé vendredi après trois mois de négociations entre syndicats et patronats. Un succès pour le président qui voyait les discussions sur la réforme du marché de travail comme un de plus grands chantiers de son quinquennat. Il pourra désormais se vanter d’être le président qui a relancé le dialogue social, en panne depuis 1984, et a fait faire un pas décisif vers une flexisécurité à la française. 

Même si l'accord n'a pas été signé par toutes les organisations (CGT et Force ouvrière ne l’ont pas approuvé), et alors que la gauche de la gauche ne lésine pas sur les critiques, le président a promis d'inscrire le texte en intégralité dans le projet de loi qui sera présenté en Conseil des ministres en mars, explique le JDD.

Manifestation contre le mariage des homos : Hollande déterminé

La "manifestation pour tous" dimanche, contre le mariage des homosexuels, a rassemblé 340 000 personnes à Paris, selon la préfecture. Elle a ainsi atteint l’objectif des organisateurs qui espéraient rassembler entre 300 000 et 500 000 manifestants. Pourtant, François Hollande a annoncé qu'il ne reculerait pas. Tout en évoquant une manifestation "consistante" qui exprime "une sensibilité qui doit être respectée", le gouvernement a dit qu'il maintiendrait le projet de la loi.

Dimanche, la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a une nouvelle fois refusé le recours au référendum sur le sujet, qu'elle juge anticonstitutionnel. La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a également assuré lundi sur l’antenne d’Europe1 que "le gouvernement [était] totalement déterminé à réaliser cette réforme, ce progrès historique".