Le Snes-FSU a demandé à Luc Chatel une audience "dans les plus brefs délais" à quelques jours d'une grève le 6 septembre
Le syndicat a pointé mardi une rentrée "marquée par l'accumulation sans précédent de difficultés et de dégradations pour le service public d'éducation", citant le cas des professeurs stagiaires "lâchés sans formation" dans les classes.
"On ne lâche pas les professeurs comme ça sans aucune formation", a protesté le ministre de l'Education mercredi.
Le ministre était interrogé par France Inter sur la réforme de la formation des enseignants qui se met en place et qui a pour effet de placer, pour la première fois, quelque 16.000 jeunes tout juste recrutés quasiment tous à temps plein devant une classe (en particulier dans les collèges et lycées), sans avoir suivi l'année de formation en alternance en IUFM.
Avant la réforme, un professeur stagiaire du second degré n'assurait "que" huit heures de cours par semaine, tout en poursuivant sa formation à l'Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM). Cette année, recruté au niveau bac+4 (contre bac+3 auparavant), il sera à temps plein dès sa première année (15 heures hebdomadaires pour un agrégé et 18 pour un certifié), dans presque toutes les académies (hormis la Corse), sans être passé par l'année d'alternance en IUFM.
Luc Chatel a affirmé mercredi que les intéressés avaient pu bénéficier de journées d'accueil (entre 1 à 5 selon les académies) ces derniers jours, qu'ils allaient être "encadrés" par un tuteur "tout au long de l'année" et auraient des stages individualisés. Il a par ailleurs souligné qu'il s'agissait d'une "année transitoire un peu compliquée à gérer". L'an prochain, les jeunes recrutés le seront après un master (bac+5), au cours duquel ils auront pu faire des stages en première et deuxième année.
Certes, selon le Snes-FSU, des temps de formation sont prévus (en stages pendant l'année ou une demi ou une journée dans la semaine), mais "ils sont deux fois moins importants" qu'avant la réforme, déplore le syndicat, et ils s'ajoutent à une charge de travail déjà très importante du fait du temps plein.
Outre l'arrivée de jeunes professeurs manquant d'expérience et de formation solide, le Snes-FSU, principal syndicat des collèges et lycées, a énuméré, dans une lettre rendue publique mardi, ses autres critiques: 7000 suppressions d'emplois dans le second degré, mise en oeuvre de la classe de seconde "dans une opacité préjudiciable", "dévalorisation de nos métiers", etc.
"Cette rentrée est donc bien exceptionnelle. Le Snes-FSU mobilisera donc les personnels du second degré dans la grève et les manifestations le lundi 6 septembre", ajoute le syndicat. En juillet, le Snes-FSU a appelé les professeurs de collèges et lycées à faire grève le 6 septembre, pour protester contre la dégradation des conditions de travail et la poursuite des suppressions de postes, à la veille de la journée interprofessionnelle du 7 septembre pour les retraites.
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