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Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, s'est déclaré prêt à l'affrontement sur la question des retraites

A trois jours du sommet social de l'Elysée, le ton est donné. Pour leader de FO, pas question de reculer l'âge de départ en retraite, ni de rallonger la durée d'activité.M. Mailly redoute que "le gouvernement se prépare à casser un à un les amortisseurs sociaux, qui ont pourtant permis à la France de mieux résister durant la crise".
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selon Jean Claude Mailly : "Vouloir régler le dossier des  retraites avant juillet n'est pas acceptable". (France 3)

A trois jours du sommet social de l'Elysée, le ton est donné. Pour leader de FO, pas question de reculer l'âge de départ en retraite, ni de rallonger la durée d'activité.

M. Mailly redoute que "le gouvernement se prépare à casser un à un les amortisseurs sociaux, qui ont pourtant permis à la France de mieux résister durant la crise".

"Xavier Darcos n'est pas honnête lorsqu'il explique qu'allonger la durée de cotisation est inévitable" car "il élude toujours la question du financement" souligne ainsi le leader de FO. "L'Etat doit cesser de sous-financer les outils mis en place dans le passé pour faire face à la hausse des dépenses" comme le "Fonds de solidarité vieillesse ou (le) Fonds de réserve des retraites" ajoute-t-il.

Jean-Claude Mailly plaide lui pour une vaste réforme fiscale qui permettrait de dégager d'autres ressources notamment l'exonération d'impôt sur les plus-values en cas de cession d'actions en Bourse qui "ampute les recettes de l'Etat de 8 milliards d'euros par an" souligne le dirigeant de FO.

"Il faudrait aussi taxer plus fortement les dividendes. Nous estimons aussi qu'il faudra augmenter les taux de cotisations, tant salariales que patronales. Une hausse d'un point, et c'est 4 à 5 milliards qui entrent dans les caisses de l'assurance vieillesse", soutient-il.

Selon lui, dans le dossier des retraites, "la précipitation du gouvernement prouve qu'il est sous l'emprise des marchés financiers".

Un quasi front commun entre les syndicats
Après s'être réuni en début de semaine pour préparer le sommet social de l'Elysée, six syndicats CGT, CFDT, CFE-CGC, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires ont prévenu: ils refuseront "une mascarade de concertation" sur la réforme des retraites et sont prêts à des mobilisations, la CGT ayant souhaité une initiative commune dès le mois de mars.

Rien n'avait toutefois été décidé sur ce point lors de la rencontre, à laquelle FO a refusé de participer tandis que la CFTC siégeait comme "observateur" et "réservait sa position sur le communiqué" commun publié à la sortie.

La déclaration commune des syndicats fait suite à des informations du Figaro et de La Tribune prêtant à Nicolas Sarkozy l'intention d'arbitrer sur la réforme des retraites dès juin en faisant voter une loi courant juillet. Les syndicats "ne se laisseront enfermer ni dans un calendrier ni dans un débat qui ne prendraient pas en compte l'ensemble des questions, notamment le niveau des pensions, l'emploi, le financement, la pénibilité" du travail, souligne le texte.

Tous les syndicats considèrent que la crise "n'est pas finie". La déclaration commune affirme que la situation "reste très dégradée et très préoccupante" pour le monde du travail et qu'elle exige "une réorientation des politiques publiques pour réduire les inégalités et renforcer les dispositifs solidaires". Lors du sommet social, les syndicats "exprimeront l'exigence d'ouverture de vraies négociations" à cette fin.

Les six syndicats ont convenu de se revoir le 15 février, à la sortie du sommet social "pour analyser (son) contenu et envisager des perspectives d'action et de mobilisation dès le mois de mars 2010".

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