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Le procureur de Paris dément à nouveau toute pression concernant l'appel de la relaxe de Dominique de Villepin

Dans un entretien publié mardi dans Le Figaro, Jean-Claude Marin répète que l'ancien Premier ministre "a tort" lorsqu'il affirme que tout s'est décidé jeudi dernier à l'Elysée.Le procureur de Paris redit avoir agi "en conscience" en faisant appel. "Je suis un magistrat, pas un stratège politique", souligne-t-il.
Article rédigé par France2.fr
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Jean-Claude Marin nie avoir été téléguidé par l'Elysée.

Dans un entretien publié mardi dans Le Figaro, Jean-Claude Marin répète que l'ancien Premier ministre "a tort" lorsqu'il affirme que tout s'est décidé jeudi dernier à l'Elysée.

Le procureur de Paris redit avoir agi "en conscience" en faisant appel. "Je suis un magistrat, pas un stratège politique", souligne-t-il.

Jean-Claude Marin reconnait avoir prévenu le ministère de la Justice. "J'ai bien sûr prévenu la chancellerie du fond et de la forme. L'appel du parquet n'est pas une décisison secrète (...)."

"La seule chose que le garde des Sceaux ne pouvait pas faire, d'ailleurs, c'est de m'ordonner de ne pas interjeter appel. J'ai appris par le communiqué de l'Élysée le désistement de Nicolas Sarkozy en tant que partie civile. S'il y a eu des réunions autour de lui, elles ne me concernent pas", ajoute Jean-Claude Marin.

Prié de dire pourquoi il n'a pas fait appel immédiatement après l'audience, mais le lendemain, Jean-Claude Marin répond : "Parce que je ne sais pas faire appel d'un jugement que je n'ai pas lu intégralement."

Il rappelle avoir indiqué "bien avant le prononcé du jugement" que cette affaire irait en appel "d'une façon ou d'une autre."

"Le tribunal a validé mon raisonnement sur la possibilité d'une complicité par abstention concernant l'ex-Premier ministre, mais m'a donné tort dans le domaine factuel", insiste-t-il.

"Selon moi, en juillet 2004 et non en octobre, comme l'a jugé le tribunal, M. de Villepin savait que les listings Clearstream étaient faux, et il savait nécessairement que le corbeau était Jean-Louis Gergorin. Or, il n'a rien fait pour mettre un terme à la machination. En conscience, je devais faire appel", ajoute-t-il.

Dominique de Villepin, qui comparaissait pour complicité de dénonciation calomnieuse dans l'affaire des faux listings Clearstream, a été relaxé jeudi 28 février par le tribunal correctionnel de Paris.

L'appel de Jean-Claude Marin ouvre la voie à un nouveau procès, vraisemblablement dans le courant de 2011.

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