Le procès en appel de Jacques Viguier, pour le meurtre de sa femme, s'est ouvert lundi aux assises du Tarn, à Albi

Ce professeur de droit toulousain avait été acquitté en première instance en avril 2009, faute de preuves et malgré des "présomptions graves". Le procureur général avait fait appel.

Suzanne Viguier a disparu en 2000 et on n'a jamais retrouvé son corps. Jacques Viguier a toujours clamé son innocence.

Suzanne Blanch épouse Viguier, une danseuse et chorégraphe de 39 ans surnommée Susi, a été vue pour la dernière fois le dimanche 27 février 2000 à l'aube, par son amant, Olivier Durandet, qui venait de la raccompagner au domicile conjugal dans un quartier résidentiel de Toulouse. Celui-ci accuse le mari.

Elle a disparu la veille d'un rendez-vous pour se renseigner sur une procédure de divorce. Jacques Viguier n'a signalé sa disparition que trois jours plus tard et expliqué qu'ils faisaient chambre à part.

Parmi les éléments à charge, figurent le sac à main, les lunettes de myope et les clés de Susi retrouvés dans la maison, des taches de sang, ainsi que la disparition du matelas où elle dormait, que l'accusé reconnaît avoir jeté dans une décharge qui a mystérieusement brûlé.

Les trois enfants du couple ont pris fait et cause pour Jacques Viguier, et leurs témoignages ont pesé lourd lors du premier procès.

"Ce n'est pas lui qui a obtenu son acquittement, ce sont ses enfants et ses avocats", estime Me Guy Debuisson, avocat des deux soeurs de Suzanne Viguier, parties civiles dans l'affaire.

Dans son réquisitoire en 2009, l'avocat général avait relevé des "présomptions très graves, précises et concordantes qui, additionnées, font une certitude". Il avait demandé 15 à 20 ans de réclusion criminelle.