Le prix des paquets de cigarettes augmentera en moyenne de 30 centimes à partir d'aujourd'hui.
Cette hausse de 6%, voulue par le gouvernement, ne devrait pas avoir de répercussion majeure sur les consommateurs, mais elle rapportera 600 millions d'euros à l'Etat en un an, pour la Sécu. Le gouvernement a évoqué ce matin la possibilité d'une nouvelle hausse de 6% en 2012.
Le gouvernement a autorisé les fabricants à revoir leurs tarifs : il s'agit d'anticiper une hausse qui doit être votée dans la loi de financement de la Sécurité sociale. Une hausse annoncée par François Fillon à la fin du mois d'août, lors de la présentation du plan anti-déficit du gouvernement
Le prix minimum du paquet de cigarette monte donc à 5,70 euros. Pour la première fois, les Marlboro (le paquet le plus vendu avec près de 25% de parts de marché) passeront la barre des 6 euros, à 6,20 euros.
La hausse de 6% des prix du tabac prévue en 2012 interviendra au "premier semestre", "sans doute" avant l'élection présidentielle en France, a déclaré lundi la ministre du Budget et porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse.
C'est la troisième année consécutive que les cigarettes enregistrent à l'automne une telle hausse (30 cts par paquet), largement supérieure à l'inflation. Pour autant, les ventes n'ont jamais baissé jusqu'ici dans les mêmes proportions. En 2010, il s'est vendu 54,79 milliards de cigarettes, contre 54,98 milliards en 2009. Le repli est maigre : 0,3%. Cette année encore, les ventes de cigarettes à fin juillet n'avaient reculé que de 0,6% en volume par rapport à 2010.
Les associations anti-tabac estiment que toute hausse inférieure à 10% n'a pas d'effet sur la consommation. L'office de prévention du tabagisme (OFT) ironise sur la hausse de lundi y voyant une "demande" de l'Etat "à la filière tabac de bien vouloir augmenter de plus de 100 millions ses profits". Buralistes et fabricants rappellent de leur côté qu'une forte augmentation a des effets sur les ventes dans les bureaux de tabac, sans pour autant faire baisser la consommation, puisqu'elle incite les fumeurs à s'approvisionner à l'étranger ou auprès de revendeurs à la sauvette.
Une étude des Douanes estime que 20% des cigarettes fumées en France ne sont pas achetées dans le réseau des buralistes, mais en fraude (5%) ou légalement (15%) dans les pays européens limitrophes (Belgique et Espagne) où le paquet se vend jusqu'à 30% moins cher.
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