Le pourvoi en cassation de l'homme d'affaires incarcéré pour 6 ans dans l'affaire de l'Angolagate a été rejeté
La chambre criminelle de la Cour de cassation n'a pas suivi le ministère public qui avait recommandé le 30 mars la remise en liberté de Pierre Falcone, invoquant son immunité diplomatique.
Le 17 décembre, la cour d'appel de Paris avait déjà bravé les réquisitions du parquet et maintenu l'homme en détention à Fleury-Mérogis, en région parisienne.
La cour avait notamment considéré que "les faits reprochés à Pierre Falcone sont antérieurs à sa nomination par l'Etat angolais" et sont "sans lien avec l'exercice de ses fonctions diplomatiques". Ce dernier s'était alors pourvu en cassation. Depuis 2003, l'homme d'affaires est en effet à Paris représentant permanent de l'Angola pour l'Unesco.
Le 27 octobre, d'autres prévenus avaient été condamnés par le tribunal correctionnel de Paris à des peines de prison ferme dans le cadre d'une vente d'armes illégale à l'Angola, mais Pierre Falcone, personnage central de l'Angolagate, avait été le seul à être immédiatement incarcéré en application d'un mandat de dépôt délivré à l'audience. Le tribunal disait craindre qu'il ne prenne la fuite.
Pierre Falcone, 56 ans, a fait appel de sa condamnation à six ans de prison ferme pour trafic d'influence, commerce d'armes et abus de biens sociaux dans ce trafic d'armes à destination de l'Angola, estimé à 790 millions de dollars.
En pleine guerre civile, le président angolais José Eduardo Dos Santos avait cherché en 1993 à se procurer des armes pour lutter contre les rebelles de l'Unita, mais la France avait refusé. Des contacts l'avaient amené à Pierre Falcone, lequel s'était associé à l'homme d'affaires israélien d'origine russe Arcadi Gaydamak qui avait des contacts dans l'ancien bloc soviétique.
Sofremi: Falcone et le fils Pasqua définitivement condamnés à un an ferme
La Cour de cassation a également rejeté jeudi le pourvoi en cassation formé par Pierre Falcone et le fils unique de Charles Pasqua, Pierre Pasqua, dans l'affaire de la Sofremi, rendant ainsi définitives leurs condamnations à deux ans de prison dont un ferme pour des détournements de fonds.
Le 29 mai 2009, Pierre Falcone et Pierre Pasqua avaient été condamnés par la cour d'appel de Paris à un an de prison ferme pour avoir participé dans les années 1993/95 à des détournements de fonds au détriment de la Sofremi, une société vendant du matériel de sécurité à l'étranger et placée sous l'autorité du ministère de l'Intérieur, alors occupé par Charles Pasqua.
Selon la justice, la Sofremi a versé indûment des commissions d'un total de quelque 36 millions de francs (5,4 millions d'euros), lors de quatre marchés au Koweït, en Colombie, en Argentine et au Brésil. L'argent, versé en échange de l'obtention de ces contrats, transitait principalement par Pierre Falcone ou Etienne Leandri, un proche de Charles Pasqua décédé en 1995, via des sociétés écrans dans des paradis fiscaux.
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