Le nombre de personnes se disant victimes de violences a légèrement progressé en 2007-2008, d'après un rapport
Les violences recensées ont notamment augmenté au sein de la famille, selon l'étude publiée mardi par l'Observatoire national de la délinquance qui note le faible taux de plainte.
Globalement, 5,1% des Français, soit 2,2 millions, disent avoir subi des violences, sexuelles ou non, en 2007-08. Or "moins de 10%" de ces personnes "déposent plainte".
L'enquête de victimisation de l'OND a été réalisée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Les enquêtes de victimisation, qui portent sur deux ans, complètent l'outil statistique des policiers et des gendarmes, basé sur des plaintes et des constats, et permet d'interroger directement les Français sur leur vécu de faits de délinquance, selon l'OND.
Selon la projection de l'OND sur 13.500 personnes de 18 à 75 ans interrogées, 2.177.000 personnes ont "subi au moins un acte de violences". Parmi elles, 364.000 ont été victimes de violences sexuelles et éventuellement de coups, et 1.939.000 d'autres violences que sexuelles.
La hausse des victimes de violences, sexuelles ou non, qui passe de 4,9% de la population en 2006-2007 à 5,1% en 2007-2008, s'explique par celle "significative", selon l'OND, du nombre de ces actes commis au sein de la famille. 1.048.000 violences (dont 142.000 sexuelles) ont été perpétrées dans le cadre familial, contre 978.000 (dont 169.000 sexuelles) en 2006-2007.
Si les violences sexuelles intrafamiliales ont baissé (-16%), en revanche, celles visant les femmes de 18 à 34 ans sont en hausse, selon l'OND. "Les violences subies par les femmes sont plus nombreuses", selon l'OND . Pour 60% des femmes victimes, ces violences sont aussi répétées. Elles sont environ 10% à déposer plainte si l'auteur est leur conjoint et 8% s'il s'agit d'un autre membre de la famille.
La principale raison du non dépôt de plainte par les victimes varie selon les personnes interrogées durant cette enquête: "Trouver une autre solution que la plainte" (60%), "parce que ce n'est pas grave" (50%), "ça n'aurait servi à rien" (50%), "pour éviter des épreuves supplémentaires" (30%), "pour que ça ne se sache pas" (25%) ou "pour éviter les représailles" (15%).
Hors cadre familial, le taux de plainte est plus important (près de 23%), selon la même étude.
L'enquête de l'Observatoire concerne aussi les atteintes aux biens des ménages (cambriolages, vols de véhicules, vandalisme...) et aux vols personnels (17.000 ménages et personnes de 14 ans et plus interrogées). En 2007-2008, la proportion de ménages déclarant avoir été victimes de vols a baissé de 10,6%, à moins de 2.100.000. De même, les vols personnels (hors ménages) ont diminué de 14% à 1,2 million en 2007-2008. Ces chiffres "confirment les statistiques de la police et de la gendarmerie", selon l'OND.
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