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Le ministre veut étendre les expulsions aux étrangers coupables de "menace à l'ordre public" ou de "mendicité agressive"

"Il nous faut élargir les possibilités de prendre des arrêtés de reconduite à la frontière pour menace à l'ordre public à l'occasion d'actes répétés de vols ou de mendicité agressive", a déclaré lundi Eric Besson. "Un amendement sera déposé à cette fin."SOS Racisme a fustigé "une nouvelle pierre à l'édifice de stigmatisation" visant les Roms.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Eric Besson le 30 août 2010 à Paris, en conférence de presse (AFP / Bertrand Guay)

"Il nous faut élargir les possibilités de prendre des arrêtés de reconduite à la frontière pour menace à l'ordre public à l'occasion d'actes répétés de vols ou de mendicité agressive", a déclaré lundi Eric Besson. "Un amendement sera déposé à cette fin."

SOS Racisme a fustigé "une nouvelle pierre à l'édifice de stigmatisation" visant les Roms.

Par ailleurs, le ministre de l'Immigration Eric Besson a annoncé de nouvelles mesures censées "lutter plus efficacement contre les filières d'immigration clandestine et de traite des êtres humains en provenance de Roumanie et Bulgarie", prévoyant deux autres amendements dans le cadre du projet de loi sur l'immigration qui sera soumis le 27 septembre à l'Assemblée nationale.

Le premier permettra de "sanctionner ceux qui abusent du droit au court séjour (trois mois maximum, ndlr) afin de contourner les règles plus strictes du long séjour" (avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes, et avoir une assurance-maladie), a-t-il précisé. Le deuxième amendement permettra "la reconduite dans leurs pays d'origine des personnes qui représentent une charge déraisonnable pour notre système d'assistance sociale".

SOS Racisme a dénoncé ces futures mesures: "L'abus au droit au court séjour brandi par Monsieur Besson est à contre-courant d'un idéal que les Pères fondateurs de l'Europe avaient conçu comme un des piliers de la construction de cette Union."

Hortefeux accuse les Roms
De son côté, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a affirmé que les actes de délinquance perpétrés par des Roumains, à Paris, avaient augmenté de 259% en 18 mois. "Aujourd'hui, à Paris, la réalité est que près d'un auteur de vol sur cinq est un Roumain" et qu'"un vol commis par un mineur sur quatre l'est par un mineur roumain", a dit Brice Hortefeux lors d'une conférence de presse commune sur les "évacuations de camps illicites" avec le ministre de l'Immigration et le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Pierre Lellouche.

Eric Besson a alors rappelé que 979 ressortissants roumains et bulgares avaient été reconduits entre le 28 juillet le 17 août, dont 151 "de manière contrainte" et 828 "de manière volontaire".

Bucarest critique la politique de Paris
Ces rapatriements ne sont "pas une solution", a pour sa part estimé lundi le ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Baconschi, en insistant sur le besoin "de fonds, de volonté politique, de dialogue bilatéral et européen et en même temps de programmes concrets" pour améliorer la situation des Roms.

Des cadres de l'UMP soutiennent le gouvernement
En France, Le patron des députés UMP, Jean-François Copé, a apporté son soutien à la politique de Nicolas Sarkozy sur la sécurité et les expulsions de Roms, qui divisent la droite.

De même, Valérie Pécresse, présidente du groupe UMP au conseil régional d'Ile-de-France (IdF), et ministre de l'Enseignement Supérieur a apporté "son entier soutien à la politique menée (...) pour évacuer les campements illicites de Roms, notamment en Ile-de-France".

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