Cet article date de plus de quatorze ans.

Le ministre écarté du gouvernement lors du mini remaniement fait les frais de la défaite de la droite aux régionales

Troisième ministre du Travail en trois ans, Xavier Darcos, parfois cité comme "Premier ministrable", serait victime selon certains de son échec électoral dimanche en Aquitaine où il était tête de liste UMP (il a obtenu 28,01% des voix).Son entourage est convaincu qu'"après les élections, il fallait un bouc émissaire, une victime expiatoire".
Article rédigé par France2.fr
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Xavier Darcos (France 3)

Troisième ministre du Travail en trois ans, Xavier Darcos, parfois cité comme "Premier ministrable", serait victime selon certains de son échec électoral dimanche en Aquitaine où il était tête de liste UMP (il a obtenu 28,01% des voix).

Son entourage est convaincu qu'"après les élections, il fallait un bouc émissaire, une victime expiatoire".


"C'est totalement injuste, Darcos a eu le courage d'y aller (aux élections), on savait que l'Aquitaine était une région très difficile", avait commenté l'entourage du ministre peu avant l'annonce officielle. "En réalité, il fait tout simplement les frais du tourniquet politique", avait-on ajouté.

"C'est une espèce de sanction dont on ne comprend pas bien l'objet", commente pour sa part le président de la CFTC Jacques Voisin, trouvant que M. Darcos a "fait bouger des choses sur le stress au travail ou sur la représentation des salariés des TPE".

Xavier Darcos sera resté neuf mois au gouvernement en tant que ministre du Travail. Durant ce laps de temps il a engagé la réforme du travail dominical et la lutte contre le stress, mais n'a pu qu'amorcer le chantier des retraites.

Son prédécesseur "Hortefeux ne connaissait rien, Darcos s'est plongé un peu dans les dossiers mais il est un peu pataud. Rien à voir avec les roublards Borloo ou Bertrand", lance un responsable syndical.

Le leader de FO Jean-Claude Mailly juge aussi que M.Darcos "a pris des initiatives intempestives apparemment remisées" comme l'annonce d'une nouvelle refonte de la législation du travail ou de la fin des plans sociaux visant des seniors.

Avec le dossier sur le stress au Travail, il s'est mis nombre de personnes à dos
Offensif sur le travail dominical au grand dam des syndicats et de la gauche, il s'est attaqué au stress et à la santé au travail après les suicides à France Télécom, avec "une intention louable" selon des syndicats.

Mais il a dû reculer sur le classement des entreprises selon leurs efforts contre le stress après un tollé des employeurs.

Pour un expert de la santé au travail, son éviction "est un bon moyen d'enterrer ces listes auxquelles le Medef était violemment opposé".

"A cause de ça, certains se réjouissent de son départ", renchérit Jean-François Naton (CGT). "Il s'était mis à dos une partie des conseillers de Matignon", selon un autre syndicaliste.

Concernant la réforme des retraites, il n'avait pas la confiance de l'Elysée
Pour certains, la délicate gestion de la réforme des retraites, dossier majeur du quinquennat de Nicolas Sarkozy, a aussi pesé. "Sarkozy ne lui faisait pas confiance sur les retraites", juge un syndicaliste, tandis qu'un autre évoque des divergences avec le conseiller social du président, Raymond Soubie. Mais "Darcos n'a pas démérité", estime un troisième.

En annonçant son départ du gouvernement, l'Elysée a ajouté que "M. Darcos sera prochainement appelé à d'autres responsabilités", sans plus de précision.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.