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Le ministre du Travail a reçu tour à tour les syndicats de fonctionnaires sans révéler les évolutions qu'il souhaitait

"Le ministre n'a pas avancé de propositions et n'a pas donné de signes", a déclaré Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, le premier syndicat de la fonction publique d'Etat à l'issue de sa réunion avec M. Woerth.Celui-ci a proposé d'autres rencontres bilatérales avant le 15 mai, date vers laquelle il compte proposer plusieurs options.
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Eric Woerth, ministre du Travail (France 3)

"Le ministre n'a pas avancé de propositions et n'a pas donné de signes", a déclaré Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, le premier syndicat de la fonction publique d'Etat à l'issue de sa réunion avec M. Woerth.

Celui-ci a proposé d'autres rencontres bilatérales avant le 15 mai, date vers laquelle il compte proposer plusieurs options.

"Nous ne savons pas vraiment ce que le gouvernement a dans son escarcelle", a expliqué M. Bonissol, troisième représentant syndical des fonctionnaires à être reçu jeudi par le ministre du Travail et son secrétaire d'Etat George Tron, après l'Unsa et la FSU, et avant la CFDT.

Pour M. Bonissol (CGC), "l'essentiel qui devra être traité et réglé dans le cadre de ces négociations sur les retraites dans la Fonction publique est le taux de remplacement (rapport entre le dernier salaire perçu et la pension versée) qui doit être à 70%, en intégrant enfin les primes et indemnités dans le calcul de la retraite".

La France compte quelque 5,2 millions de fonctionnaires, soit environ un salarié sur cinq dans le pays.

Eléments clés de la réforme des fonctionnaires
"Les 6 derniers mois, c'est un acquis de la Fonction publique", selon M. Bonissol. "Mais dans la mesure où on nous permet d'intégrer les primes dans le traitement servant au calcul des pensions (...) , nous n'excluons a priori aucune marge de manoeuvre", a-t-il expliqué, rappelant que "beaucoup d'agents sont au taquet-plafond bien des années avant de prendre leur retraite".

Les six mois sont "un sujet qui peut être mis sur la table dans la mesure où il y a une véritable négociation", a-t-il ajouté. "Mais pour lâcher les six derniers mois, il faudra que le gouvernement mette beaucoup sur la table car nous y sommes très attachés. C'est fondamental pour l'ensemble de nos collègue fonctionnaires", a-t-il affirmé.

FSU et Unsa ont réaffirmé eux leur opposition à une remise en cause du mode de calcul des retraites, en particulier le calcul des pensions des fonctionnaires sur les six derniers mois de salaire, contre les 25 meilleures années dans le privé.

Par ailleurs et comme la quasi totalité des syndicats de salariés, FSU, Unsa et CGC s'opposent à une remise en cause de l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans.

C'est pourtant l'une des pistes envisagées par le gouvernement.

"D'un point de vue budgétaire, c'est insignifiant par rapport à la colère que ca va générer pour tous nos collègues. Le jeu n'en vaut pas la chandelle", a prévenu jeudi Charles Bonissol.

Les représentants des fonctionnaires CGT, FO et CFTC seront reçus lundi, et ceux de Solidaires mardi.

Les syndicats de salariés fustigent le calendrier

Profitant d'un débat au salon national des comités d'entreprise organisé jeudi par le syndicat à Paris, le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a dénoncé "une forme d'alarmisme qui ne se justifie pas".

"Notre pays, c'est vrai, a une problématique pour assurer le financement des retraites sur le moyen et long terme, mais cela ne justifie en rien que le Parlement doive légiférer dans les deux mois parce que nous serions en situation de cessation de paiement des retraites, c'est faux!", a-t-il affirmé.

Le gouvernement a en effet annoncé un calendrier serré et veut présenter la réforme au Parlement, en septembre.

Pour le leader de la CGT, le président de la République a d'autres motivations: "vouloir en faire une réforme emblématique politiquement parlant, le "marqueur du quinquennat" avec la loi sur l'interdiction de la burqa" et donner des gages de bonne gestion aux agences privées de notation financière internationales.

Cette critique est partagée le secrétaire général de la CFDT. Lors d'un déplacement à la préfecture de Bobigny (Seine-Saint-Denis), devant des militants de la section locale, M. François Chérèque a insisté jeudi sur "la complexité du problème" des retraites, déplorant que le gouvernement veuille "régler tout ça d'ici la fin juin".

"C'est impossible. Le gouvernement fait le choix d'une petite réforme mais qui peut cogner dur (...) avec des effets désastreux", a-t-il poursuivi. "Faire une réforme des retraites qui se contente d'allonger la durée des cotisations, c'est faire une réforme qui va accentuer toutes les inégalités", a-t-il estimé.

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