Le ministère veut mettre en place une évaluation des acquis en maternelle. Les syndicats grognent.
Objectif du projet, intitulé « Aide à l"évaluation des acquis en fin d"école maternelle » : repérer les enfants présentant des « risques pour l"apprentissage ». Les comportements et les capacités d"apprentissage des enfants serviront de base à ces évaluations, conçues comme un « outil à disposition des enseignants en grande section de maternelle. »
Jean-Michel Blanquer, directeur général de l"enseignement scolaire, a toutefois précisé que ces évaluations ne seraient pas obligatoires. "La première des inégalités, c'est l'inégalité devant le vocabulaire. Il faut donc prendre des mesures assez volontaristes pour détecter les problèmes et apporter une remédiation à ces problèmes quand ils sont constatés", a-t-il ajouté, "l'aide personnalisée" étant l'un des outils de remédiation, a-t-il poursuivi.
Le projet est conçu en trois phases. La première consiste en un repérage, entre novembre et décembre. Comportement, langage, motricité seront scrutés, avant que les élèves ne soient classés en trois catégories : "RAS" (rien à signaler), "risque" et "haut risque". La deuxième phase consiste en "un entraînement progressif conduit par les enseignants avec les enfants repérés à risque lors de la première phase".La troisième phase, qui se déroule entre mai et juin, permet de faire le point lors de "trois séries d'épreuves collectives ou en petit groupe (...) et deux séries d'épreuves individuelles".
Les compétences évaluées sont, entre autres, "la compréhension de consignes", "la maîtrise du vocabulaire", "la qualité de la production orale", "la connaissance des nombres", et les fiches "devenir élève" qui analysent les capacités à "respecter les autres et respecter les règles de vie commune".
Le projet suscite la grogne des syndicats enseignants et les parents d"élèves, qui réclament son retrait. Le Sgen-CFDT, dans un communiqué, vilipende un projet "absurde, contre-productif, et pour tout dire un peu effrayant". Pour la FCPE, première fédération de parents d'élèves, "on colle une étiquette extrêmement anxiogène sur des enfants". Le projet doit désormais être soumis aux inspecteurs d"académie.
Les syndicats protestent
Les syndicats voient dans cet outil, qui sera mis à la disposition des enseignants à partir du mois prochain, un "fichage" et un "disposifif de normalisation" des enfants de cinq ans. François Hollande, candidat à la primaire socialiste en vue de la présidentielle de 2012, dénonce lui aussi jeudi "une politique de fichage précoce des enfants" et une pétition intitulée "5 ans et déjà trié" a été lancée sur internet.
Pour le syndicat enseignant Sgen-CFDT, ce projet est "à la fois absurde, contre-productif et pour tout dire un peu effrayant". Dans un communiqué, la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) dit "refuser catégoriquement tout classement ou fichage des élèves, qui plus est d'enfants de 5 ans".
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