Le ministère de la Justice a annoncé qu'il proposait ce proche de la majorité comme possible nouveau procureur de Paris.
François Molins, 58 ans, est l'actuel directeur du cabinet du ministre Michel Mercier. La proposition du ministère suscite les critiques des syndicats de magistrats.
Le Syndicat de la magistrature, (SM) a protesté dès samedi. "Les qualités de l'homme ne sont pas en cause. Ce qui l'est, en revanche, c'est sa proximité avec le pouvoir exécutif", a-t-il dit dans un communiqué.
Les syndicats y voient une manœuvre du pouvoir exécutif pour tenter de contrôler les enquêtes qui menacent l'Elysée et la majorité. Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) donnera un avis avant nomination du nouveau chef du premier parquet de France, mais cet avis est purement consultatif.
François Molins remplacerait Jean-Claude Marin, titulaire du poste entre 2004 et septembre dernier et souvent critiqué, comme pour les réquisitions de non-lieu dans le dossier où Jacques Chirac répond de détournement de fonds publics.
Plutôt apprécié dans la magistrature, François Molins a toutefois marqué les esprits comme procureur de Bobigny en 2005 en refusant dans un premier temps d'ouvrir une information judiciaire sur la mort de deux jeunes gens poursuivis par la police et tués après s'être réfugiés dans un transformateur électrique.
Dossiers délicats
A Paris, si son arrivée se confirme, il sera confronté notamment à deux dossiers, l'attentat anti-français de Karachi en 2002 et la corruption politique présumée qui lui serait liée. Deux proches de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert et Nicolas Bazire, sont mis en examen.
Il y a bien d'autres dossiers, comme celui de la possible mise en examen du procureur de Nanterre Philippe Courroye pour l'enquête sur un journaliste du Monde, ou l'enquête préliminaire visant l'ex-ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux en marge de l'affaire Karachi.
Un autre front menaçant pour la majorité est aussi ouvert avec l'enquête sur l'avocat Robert Bourgi, qui a accusé dans la presse Jacques Chirac et Dominique de Villepin d'avoir perçu des fonds occultes de présidents africains entre 1995 et 2005.
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