Le hangar occupé depuis samedi soir par des migrants à Calais a été évacué dimanche par la police
Les militants de No Border ont indiqué qu'il n'y avait plus de migrants mais uniquement des militants dans le hangar quand les policiers ont fait irruption pour l'évacuer vers 16H30.
Selon eux, ce lieu n'était pas destiné à l'hébergement mais à "la résistance et l'expression des migrants".
La préfecture du Pas-de-Calais avait auparavant demandé aux migrants d'évacuer les lieux en promettant que la police ne procéderait à aucune interpellation.
Le nombre de migrants dans le hangar - loué par l'association "SOS soutien ô sans-papiers" - avait d'abord été d'environ 90 pendant la nuit, avant de se réduire quand les CRS ont barré la route à une cinquantaine qui étaient sortis pour déjeuner.
Dans une atmosphère tendue, les policiers avaient dressé une arrière infranchissable et les migrants éconduits s'étaient regroupés devant un gymnase habituellement ouvert par la mairie en période de foid.
Le quartier portuaire autour du hangar avait été entièrement bouclé ans l'après-midi par une dizaine de camions de CRS venus en renfort et qui se sont postés à chacune des rues permettant d'y accéder, interdisant l'accès y compris aux journalistes.
Un hangar loué par l'association No Border, pour s'en servir comme hébergement pour les migrants
Le hangar de 600 mètres carré avait été loué il y a quelques semaines par cette association qui en a ensuite confié la gestion aux militants de No Border, qui n'ont jamais caché leur intention de s'en servir comme hébergement pour les migrants.
Cependant, ce hangar, destiné à la base au stockage de matériels, n'est pas aux normes pour recevoir du public, a fait valoir la préfecture du Pas-de-Calais. Un dispositif policier avait d'ailleurs été mis en place dès la location du hangar pour prévenir toute installation de migrants.
Depuis la destruction de la "jungle", où les centaines de migrants avaient trouvé refuge, les clandestins cherchent des hébergements dans Calais et ses alentours.
Dans le Pas-de-Calais, un centre avait abrité les migrants à Sangatte de 1999 à 2002. Ce centre avait été fermé sur décision du gouvernement.
Réactions
Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a dénoncé dimanche dans un communiqué "les manipulations de migrants par des associations altermondialistes qui se servent de la misère humaine pour défendre leur idéologie extrémiste. La loi de la République s'impose à tous".
"Il est temps que certaines associations ou pseudo associations rendent des comptes à la justice", a-t-il ajouté, en approuvant la décision du ministre de l'Immigration, Eric Besson, "d'agir en urgence pour que ne soit pas reconstitué un nouveau Sangatte ou une nouvelle jungle".
L'ancien Premier ministre PS Laurent Fabius a estimé dimanche que l'on ne "pouvait pas régulariser tous les sans-papiers" mais qu'il fallait avoir "une attitude européenne" dans ce domaine.
"C'est une question très compliquée, la question de l'immigration. Personne n'a de baguette magique pour régler les questions. On nous avait expliqué dans l'affaire de Sangatte -ça ne date pas d'hier- que dès que M. Sarkozy serait élu président de la République les choses seront réglées, je crois que M. Besson lui-même a fait un déplacement en grande pompe, évidemment les problèmes ne sont pas réglés. On le voit à nouveau", a déclaré M. Fabius, invité du "Forum" Radio J.
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