Le gouvernement veut vous aider à "être parents"
Un rapport remis à la ministre déléguée à la Famille détaille ce qui se fait à l'étranger et retient quelques bonnes idées pour la France.
C'EST LA RENTREE - Dans la vie d'un parent, il n'y a pas que la rentrée à réussir, loin s'en faut. C'est 24 heures sur 24 qu'il faut savoir s'occuper de sa progéniture. La ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, entend ainsi revoir la politique d'aide à la parentalité en France, en retard dans ce domaine.
Un rapport lui a été remis en ce sens lundi 3 septembre par le centre d'analyse stratégique, dépendant des services du Premier ministre. Cette étude d'environ 200 pages, intitulée "Aider les parents à être parents", détaille ce qui se fait à l'étranger et retient quelques bonnes idées pour l'Hexagone.
Comment la France aide les parents ?
La France est encore loin d'avoir une politique aboutie d'aide à la parentalité. En 2009, un rapport de la Cour des comptes avait vivement critiqué "l'empilement de dispositifs dispersés géographiquement et mal articulés entre eux (...) sur le défaut de réflexion relatif à l'accès des parents à l'information (...) sur la question du pilotage et sur le caractère épars de financements par ailleurs mal connus et souvent incertains".
Le coût de l'accompagnement à la parentalité - qui n'a rien à voir avec les allocations familiales - s'élevait, en 2010, à 120 millions d'euros, dont 50% financés par la Caisse nationale des allocations familiales. Le reste est financé par l'Etat et les collectivités locales.
Un Comité national de soutien à la parentalité a été installé en novembre 2010. A son premier anniversaire, en novembre 2011, la ministre de la Famille de l'époque, Claude Greff, avait souligné le rôle de structures encore méconnues : les Réseaux d'écoute, d'appui et d'accompagnement des parents (Reaap, 8 000 actions auprès de 540 000 familles), les services de médiation familiale (29 400 familles accompagnées en 2009), les maisons des adolescents, les 500 points info famille.
Qu'est-ce qui se fait à l'étranger ?
Dans la plupart des pays industrialisés, note le rapport, l'aide à la parentalité fait partie désormais des politiques sociales publiques. Quelques pays, généralement anglo-saxons et d'Europe du Nord, ont pris de l'avance. Aux Etats-Unis par exemple, des parents peuvent assister à des conférences sur l'éducation des enfants sur leur lieu de travail.
Ces programmes sont proposés à un grand nombre de personnes pour permettre à ceux qui veulent y assister de ne pas être particulièrement remarqués. En Californie, un programme est destiné aux parents d'adolescents, à raison d'une fois par semaine pendant deux mois.
Des actions de soutien ont lieu aussi à domicile le soir ou le week-end. Des programmes, qui peuvent être adaptés aux différentes communautés (hispanique, asiatique, etc.), sont disponibles sur internet, à la radio et à la télévision, ou même par téléphone. "Dans la région de Boston, le programme télévisé "Parenting in Action" ("Parentalité en action"), diffusé alternativement en anglais et en espagnol, offre différents conseils aux parents", cite le rapport.
Pour rendre l'aide facilement accessible, plusieurs pays la proposent dans des lieux souvent fréquentés par les parents : écoles, crèches, centres de santé. C'est le cas notamment au Canada qui, comme l'explique Le Monde (article payant), organise des "soirées de gars" pour rapprocher pères et fils autour d'activités comme la lecture. En Israël, ce sont des parents qui donnent des cours à d'autres parents.
Autant d'exemples sur lesquels la France aimerait s'aligner. Reste la question du budget. L'Inspection générale des affaires sociales remettra un état des lieux des dispositifs existants en décembre prochain.
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