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Le fabricant de pneus Continental a proposé au personnel de l'usine de Clairoix un reclassement qui indigne la CGT

Licenciés dans le cadre d'un plan social, les salariés se voient proposer des postes au sein du groupe Continental en Tunisie pour un salaire de 137 euros par mois."C'est une obligation légale. Ce n'est en rien révélateur de l'ampleur des moyens mis en oeuvre pour le reclassement des salariés", a plaidé un responsable de la communication du groupe.
Article rédigé par France2.fr
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L'usine Continental à Clairoix, dans l'Oise (archives) (France 2)

Licenciés dans le cadre d'un plan social, les salariés se voient proposer des postes au sein du groupe Continental en Tunisie pour un salaire de 137 euros par mois.

"C'est une obligation légale. Ce n'est en rien révélateur de l'ampleur des moyens mis en oeuvre pour le reclassement des salariés", a plaidé un responsable de la communication du groupe.

Lundi soir, ce dirigeant a souligné notamment que 544 programmes de formation, dont les trois quarts de plus de 500 heures, avaient été mis en place pour une partie des 1.120 salariés de l'usine fermée début 2010.

"Il y a une obligation de proposer tout poste disponible en interne correspondant aux compétences des salariés et pour lesquels la langue n'est pas une barrière", a-t-il précisé. Il faisait référence à la jurisprudence Olympia, le fabricant de chaussettes condamné en mai 2009 à verser 2,5 millions d'euros d'indemnités à d'anciens salariés pour ne pas leur avoir proposé un reclassement en Roumanie.

"Nous sommes pris entre le marteau et l'enclume", a dénoncé ce responsable cité par l'AFP. Le législateur réfléchit à une évolution du code du travail, a-t-il souligné. Selon lui, l'entreprise s'expose soit à des poursuites devant les tribunaux si elle ne propose pas ces postes, soit à l'indignation du grand public si elle fait ces propositions jugées indécentes.

Le délégué syndical CGT de l'usine, Xavier Mathieu, a dénoncé lundi soir "une provocation de la direction à l'égard des salariés de Continental". "Quel cynisme. Même les Tunisiens ne veulent pas de ces postes" payés 137 euros brut par mois pour travailler en 3x8, a-t-il lancé. Le syndicaliste a par ailleurs dénoncé la validation des motifs économiques des licenciements par l'inspection du travail, après avoir reçu un courrier en ce sens. Selon lui, le CE de l'entreprise "a refusé de donner un accord sur la validité du motif économique des licenciements".

Cette reconnaissance empêche les salariés licenciés d'attaquer l'entreprise devant les Prud'hommes à titre individuel pour contester leur licenciement et obtenir des indemnités supplémentaires.

"C'est un scandale pur et simple. Pendant des mois les ministres ont dit 'c'est scandaleux de fermer Continental' et aujourd'hui par le biais du ministère du Travail ils donnent raison à la direction de Continental", a protesté Xavier Mathieu. Il a annoncé qu'il allait écrire à la ministre de l'Economie Christine Lagarde "pour lui demander de foutre Continental au tribunal".

"Les motifs économiques des licenciements avaient été reconnus par les représentants syndicaux eux-mêmes", a répliqué la direction de Continental, évoquant l'accord de juillet dernier, après plusieurs mois de conflits, sur un plan de sauvegarde de l'emploi accordant notamment 50.000 euros de prime extra-légale à chaque salarié.

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