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Le Dr Poupardin, 64 ans, comparaissait mercredi au tribunal des affaires de Sécurité sociale (TASS) de Créteil

Didier Poupardin, médecin généraliste, est poursuivi par la caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) du Val-de-Marne pour avoir systématiquement fait bénéficier ses patients en longue maladie de remboursements à 100%, en violation des règlements.La Sécu chiffre le préjudice à "2.612,43 euros" auxquels s'ajoutent 2.000 euros de frais de justice.
Article rédigé par France2.fr
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Le docteur Poupardin à qui la Sécu reproche de ne pas respecter les règles pour les remboursements à 100%. (AFP - Eric Piermont.)

Didier Poupardin, médecin généraliste, est poursuivi par la caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) du Val-de-Marne pour avoir systématiquement fait bénéficier ses patients en longue maladie de remboursements à 100%, en violation des règlements.

La Sécu chiffre le préjudice à "2.612,43 euros" auxquels s'ajoutent 2.000 euros de frais de justice.

Au coeur du conflit : les ordonnances "bizone" réservées aux patients en affection longue durée (ALD), comme le cancer ou le sida.

En principe, un médecin est censé inscrire en haut de ces ordonnances les médicaments directement liés à cette maladie et qui seront pris en charge à 100% par la Sécurité sociale.

Dans la partie inférieure de l'ordonnance doivent figurer les traitements sans rapport avec cette maladie et remboursés au taux habituel.

Pour avoir sciemment ignoré cette distinction dans une quarantaine de cas, le docteur Poupardin a commis une "faute" en procurant à ses patients "un avantage injustifié" au nom d'un "discours politico-syndical", a lancé l'avocate de la CPAM, Me Rachel Lefebvre.

"C'est une histoire qui va bien au-delà de ce tribunal (...) C'est le directeur de la CPAM qui veut la peau du docteur Poupardin ", a rétorqué l'avocate du médecin mis en cause, Me Carole Yturbide.

Elle rappelle également que la CPAM n'a pas attendu la décision du tribunal pour infliger une pénalité de 4.000 euros contre le docteur Poupardin, signe, selon elle, d'une "cabale" contre son client.

L'audience n'a duré qu'une quinzaine de minutes et s'est résumée à la succession des plaidoiries, sans la moindre intervention du président ou de témoins. Le Dr. Poupardin n'aura pas pu lire son texte.

Selon le médecin de quartier, qui exerce depuis 34 ans à Vitry-sur-Seine, cette affaire dépasse son cas personnel et révèle les entraves à l'accès aux soins pour les plus démunis et "la privatisation rampante" de l'assurance-maladie.

L'affaire aurait dû être jugée dans la discrétion. Mais un imposant comité de soutien attendait Didier Pourpardin. Une pétition a circulé sur Internet réunissant toute la gauche, du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) au Parti socialiste, rappelait jeudi Libération. Le jugement sera rendu le 6 octobre.

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