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Le docteur Marie-Magdelaine Greessé, 59 ans, a mis fin à ses jours d'une injection léthale à son domicile de Strsasbourg

"Une plainte contre x au nom de la famille" va être déposé pour qu"'une enquête soit diligentée pour déterminer si des pressions ont été exercées sur le D Gressé", a indiqué vendredi Me Emmanuel Rodriguez, un des avocats de la famille.Le suicide s'est produit entre 25 et le 27 septembre. La victime travaillait pour l'AST 67.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Logo de France 3 pris dans l'immeuble de France Télévision, le 28/2/2008 (AFP/Joël Saget)

"Une plainte contre x au nom de la famille" va être déposé pour qu"'une enquête soit diligentée pour déterminer si des pressions ont été exercées sur le D Gressé", a indiqué vendredi Me Emmanuel Rodriguez, un des avocats de la famille.

Le suicide s'est produit entre 25 et le 27 septembre. La victime travaillait pour l'AST 67.

Le médecin a laissé une letttre où elle témoigne selon ses avocats de la souffrance subie dans son travail.

"Ne pleurez pas, je suis mieux que soumise à la torture" de l'Association Alsace santé au travail (AST 67). " Merci de faire le nécessaire pour que dans un premier temps au moins la justice mette en prison les meurtriers d'AST 67", écrit-elle dans ce courrier partiellement communiqué à la presse.

Contacté par l'AFP, le directeur de l'association, Christian Deschamps, s'est déclaré "surpris et choqué" par ce suicide et a nié toute pression d'AST 67 sur le médecin. Il reconnaît que cette femme, "très impliquée dans l'association" où elle était déléguée du Syndicat national des professionnels de santé au travail, était "inquiète" de l'évolution du métier.

Mme Gressé, qui était en arrêt maladie depuis un mois, intervenait pour le compte de son employeur à France 3 Alsace, Arte et à la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM).

Selon les avocats et des témoins présents à la conférence de presse, le médecin pourrait avoir subi des pressions pour avoir dénoncé trop vivement les situations de malaise au travail qui lui étaient rapportées.

Le Docteur Olivier Gosselin, médecin psychiatre qui "travaillait depuis de longues années" avec le Dr Gressé a déclaré qu'elle "lui avait fait part, entre autres, "de ses problèmes avec son employeur principal". Il indique que Mme Gressé s'était, sans doute "surinvestie dans sa fonction" et a pu "programmer un suicide sacrificiel" pour "alerter l'opinion".

L'inspection du travail a ouvert une enquête.

Malaise dans la profession
Plusieurs représentants syndicaux de France 3 Alsace ont décrit une situation particulièrement tendue dans l'entreprise. Michel Di Venanzio, délégué du personnel CGT, a évoqué un climat de "crise", avec "beaucoup de salariés en situation de souffrance". Il a aussi parlé des "pressions" exercées par "certaines entreprises", dont la sienne. Le syndicaliste compare les méthodes employées pour réorganiser l'entreprise à celles de France Télécom, secouée ces dernieres années par une vague de suicides sans précédent, selon Reuters.

La direction de France Télévisions Nord-Est a salué dans un communiqué la mémoire du Dr Gressé, et indiqué que le groupe soutiendrait "toute démarche allant dans le sens de la recherche de la vérité".

Me Laurent Hincker, également avocat de la famille et président de l'Observatoire européen de la souffrance au travail et du harcèlement moral au travail évoque aussi à propos du suicide de Mme Gressé le malaise d'une profession dont l'indépendance est remise en question et qui a de plus en plus de mal "à aller jusqu'au bout de son travail".

Le syndicat FO a estimé que le geste du docteur Gressé était "un symbole pour une profession en voie de disparition, dernier rempart dressé entre les travailleurs et le mal-être au travail".

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