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Le débat sur l'identité nationale est devenu "un déversoir" et "un défouloir", selon Yazid Sabeg

Pour le commissaire à la Diversité, nommé par le chef de l'Etat, cela risque d'"aggraver les fractures" dans la société française.Dans une interview parue samedi dans Le Journal du Dimanche", il déplore que le débat, lancé le 2 novembre par le ministre de l'Immigration Eric Besson, "échappe à tout contrôle".
Article rédigé par France2.fr
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Yazid Sabeg (18-12-2008 (France 2)

Pour le commissaire à la Diversité, nommé par le chef de l'Etat, cela risque d'"aggraver les fractures" dans la société française.

Dans une interview parue samedi dans Le Journal du Dimanche", il déplore que le débat, lancé le 2 novembre par le ministre de l'Immigration Eric Besson, "échappe à tout contrôle".

"Je suis mal à l'aise, et c'est mon rôle d'avertir. Ce débat échappe à tout contrôle, peut aggraver les fractures et donne à beaucoup de Français, les Français de confession musulmane, le sentiment d'être une fois de plus marginalisés", déclare Yazid Sabeg.

"Je le redoutais, c'est en train d'arriver. Quand on organise un débat public, il faut s'en donner des moyens. Consulter les intellectuels, les universitaires, mettre des textes fondamentaux à la disposition des gens", explique-t-il.

"Si l'on avait dit que ce débat devait nourrir l'égalité réelle, les choses auraient été différentes. Mais là, (il) est présenté comme ayant une vertu propre. C'est devenu un déversoir et un défouloir", regrette-t-il.

Le commissaire à la Diversité souhaite que le débat "rompe avec la médiocrité" et juge que Nicolas Sarkoy "a commencé un heureux recentrage" en publiant mardi une tribune dans Le Monde. Le locataire de l'Elysée y explique notamment que l'identité nationale est "un antidote" au communautarisme.

"Je vois que Nicolas Sarkozy s'implique dans le débat pour le recentrer, mais les dégâts sont déjà là", souligne Yazid Sabeg. Le chef de l'Etat "a toute l'autorité pour corriger ce débat, avant que ce débat ne lui nuise. Si ce débat nuit au président, il nuira à la France", poursuit le commissaire.

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