Le Conseil national de l'alimentation (CNA) envisage une réintroduction en France en deux temps des farines animales
Instance consultative des ministères de l'Alimentation, de la Santé et de l'Economie, le CNA suggère une "autorisation (des farines animales) dans un premier temps, au secteur de l'aquaculture" et envisage "dans un deuxième temps, et après un bilan bénéfices/risques, une extension éventuelle à l'alimentation des porcs et des volailles".
Dans l'ensemble, le CNA, où siègent autorités médicales, agriculteurs, industriels et représentants des consommateurs, plaide une "levée de la mesure de police sanitaire" touchant les produits animaux transformés (PAT), composés de viande et d'os de mammifères pour nourrir porcs, volailles et poissons.
"Les conditions sanitaires ayant conduit à l'interdiction des PAT dans l'alimentation des animaux destinées à la consommation humaine (ne sont) plus d'actualité", explique-t-il.
A la demande du gouvernement, le CNA et l'Anses, l'agence de sécurité sanitaire de l'alimentation, planchent séparément depuis l'été 2010 sur l'éventuelle réintroduction partielle des farines animales, à la suite d'une proposition en ce sens de la Commission européenne. Bruxelles a proposé en juillet 2010 de lever l'interdiction du recours à certaines farines animales pour l'alimentation des non ruminants comme les porcs, les volailles ou le poisson et de mettre fin à "l'abattage systématique" des animaux menacés lorsqu'un cas d'ESB est décelé.
La Commission entend toutefois maintenir l'interdiction de donner des protéines animales à des ruminants censés se nourrir d'herbe, ou de nourrir un animal avec des protéines issues de sa propre espèce.
Les farines animales, soupçonnées d'avoir contribué à la propagation de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB, maladie de la vache folle), sont interdites dans l'UE depuis 1994 pour les animaux destinés à l'alimentation. Mais depuis, des travaux de l'Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) ont montré que si des porcs sont nourris avec des protéines animales transformées de volailles, l'augmentation du risque d'exposition de l'homme à l'ESB serait "négligeable".
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