Le chef de l'Etat s'est refusé vendredi à envisager une échéance pour la libération d'H. Ghesquière et S. Taponier
Il a reçu à l'Elysée des membres du comité de soutien aux deux journalistes de France 3 enlevés en Afghanistan.
Ses propos temèrent ceux du chef d'état-major des armées Edouard Guillaud, qui, un peu plus tôt, avait envisagé une libération d'ici Noël.
"Le président de la République a été très, très prudent et n'a pas donné d'échéance pour la libération de nos amis", a indiqué Richard Coffin, journaliste à France 3.
"Je ne m'engagerai pas à donner des données de temps formelles, la France continue à travailler là-bas à la libération de vos deux confrères", a déclaré Nicolas Sarkozy, se disant "toujours inquiet" de la situation, selon Richard Coffin. Ce qu'il disait "collait plus sans doute avec la situation actuelle", après "l'euphorie" de la matinée, a noté le journaliste. De son côté, le ministre de la Défense, Hervé Morin, a insisté samedi sur le fait qu'il était "difficile" d'envisager une date pour la libération de Stéphane Taponnier et Hervé Ghesquière. Ce qu'a voulu exprimer l'amiral
Guillaud, c'est un espoir. Il faut voir ça comme ça", a dit le ministre sur Europe 1.
Selon Richard Coffin, l'entretien de vendredi, auquel assistaient une dizaine de personnes, dont la journaliste et ex-otage en Irak Florence Aubenas et six membres du comité de soutien, a duré une heure. C'était la première fois que le président de la République recevait le comité de soutien depuis l'enlèvement, il y a près de neuf mois.
Au début de l'année, Nicolas Sarkozy avait dénoncé à propos des deux journalistes une "imprudence vraiment coupable". "Ils font courir des risques aussi à beaucoup de nos forces armées, qui du reste sont détournées de leurs missions principales. Je crois que, quand même, le scoop ne doit pas être recherché à tout prix", avait-il ajouté, soulignant le "coût tout à fait considérable" de cet enlèvement.
Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière ont été enlevés le 30 décembre 2009 avec leurs trois accompagnateurs afghans enlevés le 30 décembre sur la route entre Surobi et Tagab, dans la province de Kapisa.
"On a pu leur parler au téléphone"
Vendredi matin, le chef d'état-major des armées, Edouard Guillaud, avait déclaré sur Europe 1 que les otages avaient "bon" moral et qu'il y avait "un espoir raisonnable" qu'ils soient libérés avant Noël.
"Nous avons un canal de communication qui fait que nous avons eu des preuves de vie diverses. Personne ne les a vus" mais "on a pu leur parler au téléphone, nous avons eu également d'autres preuves de vie qui montrent qu'ils tiennent courageusement le choc", a dit l'amiral Guillaud.
Il a indiqué que les ravisseurs talibans "réclament, comme souvent, plein de choses: il peut y avoir des exigences financières, des exigences de libération d'un certain nombre des leurs, un retrait unilatéral d'une zone ou d'une autre". Quant aux rançons, il avait indiqué, sans donner de chiffres, que leur niveau avait "augmenté".
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