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"On peut parler à tout le monde" : avec l'occitan, une école du Puy-en-Velay célèbre toute l'année la Journée européenne des langues

À l'occasion de la Journée européenne des langues, mercredi, coup de projecteur sur une école de Haute-Loire où l'on apprend l'occitan avant le français, dès la maternelle. 

Article rédigé par Jérôme Jadot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Virginie Feminier, directrice de l'école Calandreta du Puy-en-Velay en Haute-Loire. (JÉRÔME JADOT / RADIO FRANCE)

La Journée européenne des langues célébrée mercredi, comme chaque 26 septembre depuis 2011, met l'accent sur l'ouverture culturelle, illustrée par le bilinguisme occitan-français pratiqué, avec conviction, à l'école Calandreta du Puy-en-Velay en Haute-Loire. 

L'école en occitan dès la maternelle - un reportage de Jérôme Jadot

Autour de l’institutrice, une quinzaine d’enfants de 4 à 7 ans racontent, en occitan, le spectacle de cirque qu’ils ont vu ensemble. Ici, pendant la classe, on ne parle qu’occitan, dès l’entrée en maternelle. C’est la méthode de l’immersion linguistique pour ces enfants dont la langue maternelle est le plus souvent le français. Dans cette école privée sous contrat avec l’État, l’apprentissage du français ne commence qu’en classe de CE1, à petite dose. Virginie Feminier, la directrice, estime que ce calendrier "crée un décalage, mais pas réellement de retard".

On commence par apprendre à parler et à lire en occitan. Après, on fait une transposition sur le français. Les deux langues s’appuient l’une sur l’autre.

Virginie Feminier, directrice de l'école Calandreta

à franceinfo

Du sport à l’histoire, en passant par les maths, tous les enseignements se font en occitan. Et la curiosité aiguisée des enfants se porte bien au-delà de leur région. Leila aimerait maintenant apprendre le japonais ou en tout cas une langue étrangère. "Comme ça, on peut parler à tout le monde, même si ils sont différents de nous. Et on peut en apprendre plus sur eux", lance l'écolière.

Jongler très tôt avec deux langues facilite l’apprentissage d’une troisième ou d’une quatrième plus tard, assure Marie Baret-Miramand, la présidente de l’association de parents qui gère l’école. C’est aussi, dit-elle, une ouverture d’esprit, la création d'une personnalité.

Les enfants de 4 ans qui parlent occitan sont tout à fait capables d’interagir avec des anciens sur le marché, d’interpeller leurs grands-parents.

Marie Baret-Miramand, à la tête de l'association de parents d'élèves

à franceinfo

"C’est toujours très drôle quand ils sont en cours préparatoire et qu’ils apprennent l’occitan. Ce sont eux les enseignants le soir. Nous, on n’y comprend pas grand-chose ou pas toujours et ce sont eux qui nous reprennent", ajoute la mère de famille.  

Ces petits locuteurs occitans sont aussi la clé de la survie d’une langue de moins en moins parlée, assure Marie Baret-Miramand. Elle milite pour que l’apprentissage puisse pleinement se poursuivre au-delà du primaire, jusqu’au baccalauréat.

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