La Sécu en déficit au Conseil des ministres
Le gouvernement a présenté mercredi en Conseil des ministres un projet de budget de la "Sécu" en déficit recordLe gouvernement a présenté mercredi en Conseil des ministres un projet de budget de la "Sécu" en déficit record
Après 23,5 milliards en 2009, le budget 2010 prévoit un déficit de plus de 30 milliards en 2010 en dépit des efforts demandés aux assurés sociaux.
La Sécurité sociale n'a pas vu ses dépenses exploser mais elle subit de plein fouet la hausse brutale du chômage qui se traduit par moins de recettes, explique le gouvernement.
En attendant le retour de la croissance, le gouvernement, qui ne veut pas accroître les cotisations sociales pour compenser cette baisse de recettes, se concentre une nouvelle fois sur la maîtrise des dépenses, en particulier celles de la branche maladie.
Pour les patients, le forfait hospitalier, qui représente leur participation aux frais hôteliers lors d'une hospitalisation, actuellement de 16 euros, va passer à 18 euros. Par ailleurs, les taux de remboursement d'une centaine de médicaments au "service médical rendu faible" doit baisser, de 35 % à 15 %. A titre d'exemple, le ministère de la Santé cite un antibiotique local (Flammazine), une crème antivirale (Zovirax crème), un désinfectant (Hexomédine), un anti-acnéique local (Eryfluid), un décontractant musculaire (Coltramyl), un anti-inflammatoire (Nifluril crème) et un tranquillisant (Equanil). Des vasodilatateurs sont aussi concernés.
Autre mesure: les contrôles sur les arrêts maladie "injustifiés" vont être renforcés.
Côté retraites
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale réforme les compensations accordées aux mères salariées du privé en matière de retraite. Le nouveau dispositif permettra aux pères d'en bénéficier partiellement, tout en continuant à concerner majoritairement les femmes.
Des mesures pour "élargir le financement de la protection sociale aux revenus du capital" ont également été présentées. Il s'agit notamment de la fin des exonérations dont bénéficiaient certains contrats d'assurance vie en cas de décès du bénéficiaire, de la taxation sociale des "plus-values réalisées lors de la cession de valeurs mobilières au premier euro", ainsi que des doublements du "forfait social" et des prélèvements sur les retraites chapeaux.
Toutes ces mesures ne réduiront qu'à la marge le déficit, à hauteur de 3 milliards pour 2010. Ce qui n'a pas manqué de susciter les critiques.
Réactions
La Mutualité française: le "déficit record de l'assurance maladie" résulte"pour la moitié, d'une dérive importante et non régulée des dépenses".La CGT: le projet de loi "ne prend pas à bras le corps la nécessité de recettes nouvelles pour pérenniser et consolider notre système de protection sociale".
Le PS: "derrière le rideau de fumée d'une augmentation cosmétique des prélèvements sociaux sur les revenus du capital ne rapportant que 400 millions d'euros, ce sont les patients modestes qui supporteront l'augmentation du forfait hospitalier (ou) des nouveaux déremboursements".
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