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Rafale : une vente en Inde, première réussite après des décollages ratés ?

L'Inde achètera-t-elle enfin 126 Rafale à l'Inde ? Tel un Poulidor en cyclisme, l'avion français termine toujours deuxième des compétitions lancées par les pays. Passage en revue des contrats manqués.

Article rédigé par Simon Gourmellet, Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un avion de chasse Rafale, le 2 novembre 2010, sur le porte-avion "Charles De Gaulle", au large de la Corse.  (JOEL SAGET / AFP)

Marché conclu ? Pas tout à fait, mais l'affaire est en bonne voie, espère le gouvernement français. Paris et New Dehli ont promis, mardi 2 décembre, de conclure rapidement la vente de 126 Rafale à l'Inde. Un contrat géant en négociations depuis janvier 2012 qui constituerait un premier succès pour l'avion de chasse de Dassault à l'exportation.

Si ses qualités au combat sont reconnues, il est une mission que le Rafale est incapable de réussir : se vendre. Depuis son premier vol, en 1986, l'avion développé par Dassault n'a cessé d'essuyer les échecs dans cette bataille livrée face à ses concurrents américains et européens. Tel un Poulidor en cyclisme, l'appareil français termine toujours deuxième des appels d'offres. Passage en revue des contrats manqués. 

Brésil

Au fleuron de l'aviation française, le Brésil a préféré, en décembre 2013, un avion de chasse suédois. Dilma Rousseff, a finalement opté pour le Gripen NG, un appareil considéré comme le moins cher des trois choix qui se présentaient à elle. Selon la presse locale, le Suédois avait également la préférence des militaires brésiliens. 

Suisse 

Il était le choix des militaires suisses, et pourtant, c'est le Gripen suédois, le même que celui choisi par le Brésil, qui l'emporte en 2012. Un contrat portant sur 22 chasseurs, pour l'équivalent de 2,6 milliards d'euros. Raison notamment invoquée : le prix des avions français, trop élevé. Un choix contesté dans le pays, et qui va faire l'objet d'un référendum, rapporte Le Matin

Maroc

En 2007, c'était dans la poche, le contrat était presque signé : le Maroc devait acheter 18 des avions de combat vedettes de Dassault. Mais une mauvaise stratégie commerciale de l'avionneur et une piètre coordination avec les services de l'Etat font capoter l'affaire, analyse à l'époque RFI. Le roi Mohammed VI choisit des F-16 américains, fabriqués par Lockheed Martin : 36 appareils pour un contrat de l'ordre de 1,5 milliard d'euros.

Arabie Saoudite

En 2007, le contrat du siècle passe sous le nez du Rafale. L'Arabie Saoudite signe pour 72 exemplaires de l'Eurofighter, l'avion de combat européen (Grande-Bretagne, Allemagne,  Espagne, Irlande), qui bat ainsi le Rafale. Un contrat d'une valeur de 15 milliards de dollars (10 milliards d'euros).

Singapour 

Au terme d'un long processus de sélection, le ministère de la Défense singapourien préfère le F-15 Eagle américain, seul en lice face à la version F3 du Rafale français. En 2005, la commande porte sur une vingtaine d'appareils, pour un montant estimé à environ un milliard de dollars. Pour expliquer ce choix, Singapour avance "la faiblesse actuelle du dollar", qui "constitue un handicap certain pour la compétitivité économique de l'offre française", et le poids politique des Etats-Unis.

Corée du Sud

Le Rafale était sorti vainqueur des tests face à ses adversaires, mais pourtant, en 2002, la Corée du Sud préfère au Rafale le F-15 de Boeing. Un contrat portant sur 40 appareils. Le pays accueillant sur son sol 40 000 marines américains, l'avion français avait peu de chance de remporter ce combat.

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