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"La quatrième phase de recherche en mer devrait commencer en février 2011", selon le ministère des Transports

Un an et demi après la catastrophe du vol AF 447 Rio-Paris, la France a annoncé jeudi une nouvelle phase de recherches de l'épave alors qu'un rapport remis par Air France à la justice met indirectement en cause Airbus et Thales, fabricant des sondes de vitesse défectueuses.
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A la recherche de l'épave de l'avion AF 447 (8 juin 2009) (AFP/HO)

Un an et demi après la catastrophe du vol AF 447 Rio-Paris, la France a annoncé jeudi une nouvelle phase de recherches de l'épave alors qu'un rapport remis par Air France à la justice met indirectement en cause Airbus et Thales, fabricant des sondes de vitesse défectueuses.

"La quatrième phase de recherche en mer devrait commencer en février 2011", selon un communiqué du ministère des Transports.

"Cette campagne de localisation fera appel aux meilleurs équipements disponibles actuellement", a assuré le nouveau secrétaire d'Etat aux Transports Thierry Mariani qui recevra lundi les associations françaises des familles de victimes.

Seuls 3% de l'avion et une cinquantaine de corps repêchés
Un Airbus A330 de la compagnie française s'était abîmé en mer le 1er juin 2009 avec à son bord 228 personnes dont aucune n'a survécu.

Seuls 3% de l'avion et une cinquantaine de corps ont été repêchés. Les boîtes noires, enregistrant les paramètres de vols et les conversations des pilotes qui permettraient d'expliquer l'origine de la catastrophe, sont restées jusqu'alors introuvables en dépit de trois phases de recherches dont la dernière s'est achevée le 24 mai. Quelque 20 millions d'euros ont déjà été dépensés en majeure partie par le constructeur Airbus et Air France.

Aucun montant n'a été communiqué pour cette 4e phase mais Air France et Airbus ont indiqué à l'AFP qu'elles y participeraient. "Il est tout à fait essentiel de retrouver les boîtes noires", souligne l'avionneur.

"On est très content et satisfait (...) ce n'était pas évident", a déclaré à l'AFP Jean-Baptiste Audousset, président d'une association de familles de victimes, "Entraide et solidarité AF447". Il a ajouté que l'association veillerait à ce que la zone de recherches définie "soit proche de celle que l'association a envisagée après un long travail", allusion sur les erreurs commises lors des précédentes phases.

Les sondes Pitot mises en cause
La défaillance des sondes de mesure de vitesse Pitot, fabriquées par le français Thales, a joué un rôle dans l'accident, selon les conclusions provisoires du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) chargé des investigations techniques, pour qui cependant cette défaillance ne peut expliquer à elle seule la catastrophe.

Par ailleurs, Air France a remis "récemment" à la justice un mémorandum sur l'accident dans lequel la compagnie s'estime irréprochable tout en pointant du doigt Airbus et Thales. "Aucun manquement aux règlements ne peut être établi à l'encontre d'Air France", conclut ce document dont l'AFP a obtenu copie.

"L'analyse chronologique démontre qu'Air France n'a eu de cesse d'être proactive pour tenter de remédier aux événements liés aux dysfonctionnements des sondes Pitot", survenus avant l'accident, indique le document.

"Airbus et Thales ont considéré ces événements comme mineurs et sans conséquence potentiellement catastrophique", pointe t-il en revanche, tout en concédant qu'"il est impossible d'établir avec certitude un lien de cause à effet entre le dysfonctionnement des sondes Pitot et l'accident".

Air France dédouane en outre l'équipage, estimant que la préparation et le suivi du vol ne pouvaient être mis en cause. "On ne peut faire aucun commentaire sur le document remis au juge: nous n'en connaissons pas le contenu exact. Nous considérons que la meilleure façon d'élucider ce dramatique accident est de tout mettre en oeuvre pour tenter de retrouver l'épave et les boîtes noires", a déclaré un porte-parole d'Airbus.

Une source proche du constructeur a toutefois souligné qu'Air France avait certes interrogé Airbus sur la cause de ces dysfonctionnements observés à partir de mai 2008 sur les A330 et A340 de la compagnie. Mais elle ajoute qu'Air France n'a pas émis de demande pour remplacer les sondes Thales par des Goodrich, "pour des raisons d'harmonisation de maintenance de sa flotte".

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