La militante basque française, qui vit "cachée" pour échapper à la justice espagnole, va sortir de la clandestinité
Aurore Martin vit "cachée" au Pays basque pour échapper à son transfert à la justice espagnole. Elle a annoncé vendredi, dans une interview à l'AFP, sa décision de "sortir de la clandestinité".
"J'ai pris la décision de sortir de la clandestinité et de recommencer une vie publique normale, dans les jours qui viennent je serai en Pays Basque", déclare la militante, qui vit cachée depuis la validation par la cour d'appel de Pau, le 23 novembre 2010, du mandat d'arrêt européen émis à son encontre par Madrid pour "participation à une organisation terroriste".
La décision de la militante de "revenir à la vie publique" a été également annoncée dans un entretien publié vendredi dans le Journal du Pays basque et sur le site Mediapart.
La militante a bénéficié de nombreux soutiens dans le monde politique et associatif, des voix de tous les bords ayant dénoncé un transfert motivé par des activités politiques qu'elles a menées en 2008 en Espagne au titre de Batasuna, parti autorisé en France mais interdit en Espagne pour ses liens présumés avec le groupe indépendantiste armé ETA.
"Certes je serai probablement livrée à Madrid, mais nous avons créé les conditions de mettre un réel frein ou coup d'arrêt à la dérive répressive de l'Etat français", ajoute Aurora Martin dans l'interview à l'AFP.
Le 25 mai, le Collectif Pays basque contre le mandat d'arrêt européen a présenté à Bayonne un "manifeste" demandant l'abrogation de cette législation jugée "liberticide" et soulignant le cas d'Aurore Martin. Ce document était accompagné de la liste des 120 premiers signataires, parmi lesquels se trouvent les députés Verts européens José Bové, François Alfonsi et Catherine Grèze, plusieurs députés socialistes et les présidents des principales organisations françaises et européennes des droits de l'Homme.
Aurore Martin "risque 12 ans d'emprisonnement dans les geôles espagnoles, pour s'être exprimée publiquement au nom de Batasuna" en Espagne, a rappelé Anaiz Funosas, porte-parole du Collectif.
La militante s'appuie sur ces mouvements de solidarité: "le nombre et la diversité des soutiens reçus en Pays basque, et en dehors, créent les conditions de mon retour. Il me semble que nous avons gagné la bataille politique contre mon mandat d'arrêt européen, la bataille de l'opinion publique", assure-t-elle dans son entretien avec l'AFP.
Le "manifeste" appelle à une journée de mobilisation contre le mandat d'arrêt européen, le 18 juin à Biarritz. Les proches de la militante laissent entendre qu'elle mettra à profit cette mobilisation pour reparaître au grand jour.
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