La justice a relancé mercredi l'enquête sur la responsabilité de la police dans la mort de deux jeunes à Villiers-le-Bel
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles a infirmé le non-lieu prononcé en faveur des policiers poursuivis après la mort des adolescents, Mushin et Lakamy, tués dans une collision le 25 novembre 2007 entre leur moto et une voiture de police.
Les familles des adolescents avaient fait appel.
La chambre d'instruction de la cour d'appel de Versailles a également ordonné un supplément d'information en vue de la notification de la mise en examen du conducteur (du véhicule de police) du chef d'homicide involontaire, a indiqué l'avocat des familles Me Emmanuel Tordjman à l'issue de l'audience à huis clos.
Les quatre policiers, qui avaient été placés sous le statut de témoin, seront réentendus, selon l'autre avocat des familles des victimes, Me Jean-Pierre Mignard, qualifiant cet arrêt de "décision de justice et de paix".
Rappel des faits
La mort de Mushin et Lakamy avait provoqué deux jours de violences entre jeunes et forces de l'ordre.
Une ordonnance de non-lieu en faveur des policiers avait été rendue par un juge d'instruction de Pontoise le 23 octobre. Le juge d'instruction avait suivi le réquisitoire de la procureure de Pontoise, Marie-Thérèse de Givry.
"Les jeunes circulaient sur une moto qui n'était pas destinée à la route, dépourvue de freins et d'éclairage, sans casques et ils étaient tributaires de la priorité", avait déclaré à l'AFP la procureure le 12 octobre après avoir requis ce non-lieu.
A l'issue de l'audience le 17 février, l'avocat des familles des victimes, Me Jean-Pierre Mignard, avait demandé "la réouverture de l'information judiciaire pour que les policiers soient entendus".
"Le rapport d'expertise contredit leur premières déclarations", avait-il ajouté. S'appuyant sur le rapport d'expertise, Me Mignard soulignait que la voiture de police était en "phase d'accélération et roulait à 64 km/h sans gyrophare, ni avertisseur. C'est un abus de priorité". "On ne peut pas faire porter sur les adolescents la seule responsabilité", avait-il insisté.
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