La justice a procédé vendredi durant cinq heures à une reconstitution dans le cadre de l'affaire des sabotages à la SNCF
L'enquête a pour origine des dégradations commises sur la ligne TGV-Est à Dhuisy (Seine-et-Marne) dans la nuit du 7 au 8 novembre 2008. Un groupe de personnes localisé à Tarnac (Corrèze) est soupçonné d'avoir commis ces sabotages.
L'un des avocats des mis en examen, Me Thierry Levy, a dénoncé "un simulacre de reconstitution".
L'avocat avait réclamé ce transport de justice car il conteste le compte-rendu de la filature de ses clients par la police la nuit où se seraient déroulés les faits. "Ce n'était pas une reconstitution, nous avions demandé une reconstitution qui n'a pas eu lieu", a-t-il estimé.
L'opération a duré cinq heures, de 2h30 à 7h30, pendant lesquelles devaient être retracés les déplacements supposés de Julien Coupat et sa compagne Yildune Levy, mis en examen dans cette affaire, ainsi que leur filature par les policiers de la Sous-direction de la lutte antiterroriste (SDAT).
Les alentours de la voie ferrée avaient été interdits d'accès par de nombreuses forces de l'ordre. Julien Coupat, désigné comme le chef du groupe de Tarnac, et Yildune Levy n'ont pas été aperçus.
Un trajet contesté
Les avocats des deux jeunes gens mettent en doute la vraisemblance d'un procès verbal de filature, considéré comme une pièce centrale du dossier sans laquelle, selon eux, s'effondre toute l'accusation.
Selon les enquêteurs, Julien Coupat et Yildune Levy se trouvaient en voiture sur la commune de Dhuisy cette nuit-là et se sont arrêtés à proximité de la ligne TGV-Est pendant une vingtaine de minutes vers 4 heures du matin. Au passage du premier train à 5 heures du matin, une gerbe d'étincelles était observée et, plus tard dans la journée, la police ferroviaire établissait qu'un sabotage avait été organisé sur la ligne à l'aide d'un crochet constitué de morceaux de fer à béton.
Selon les avocats, les policiers chargés de la surveillance ne pouvaient être à Dhuisy à l'heure indiquée sur le PV, car cela impliquerait qu'ils aient voyagé à plus de 160 km/h pendant 10 minutes. Les enquêteurs ont plaidé "l'erreur matérielle" en raison de la nuit.
La défense conteste également la présence de la Mercedes de Julien Coupat à proximité de la voie ferrée, relevant des contradictions sur sa position entre différentes pièces du dossier. Elle estime en outre qu'aucune preuve n'est apportée de la présence de Julien Coupat et de sa compagne dans la voiture à ce moment-là.
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