La justice a décidé de confronter Tristane Banon à Dominique Strauss-Kahn accusé de tentative de viol par la jeune femme
Le parquet de Paris a décidé vendredi de confronter Dominique Strauss-Kahn à Tristane Banon, qui l'accuse de tentative de viol en 2003, des faits que l'ex-patron du FMI qualifie d'"imaginaires".
La justice accède ainsi à une demande de Tristane Banon.
De son côté, Dominique Strauss-Kahn a porté plainte contre elle pour dénonciation calomnieuse.
Dans sa confession dimanche soir sur TF1, DSK avait affirmé qu'"aucune violence" n'avait été portée sur Tristane Banon. "J'ai été entendu comme témoin. J'ai dit la vérité que dans cette rencontre, il n'y avait eu aucun acte d'agression, aucune violence, je n'en dirai pas plus", avait-il dit.
Tristane Banon voudrait que celui qu'elle accuse lui "dise droit dans les yeux" que les faits qu'elle dénonce sont imaginaires, avait-elle dit jeudi sur RTL.
"La brigade m'a demandé si j'acceptais la confrontation, j'ai dit évidemment oui. Je voudrais qu'il soit en face de moi et qu'il me dise droit dans les yeux que ce sont des faits imaginaires. Je voudrais le voir me dire ça", a-t-elle déclaré.
Après une vingtaine d'auditions, dont celles de la plaignante et de DSK, la brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne doit prochainement remettre son rapport d'enquête au parquet de Paris.
Celui-ci a plusieurs solutions: déclarer que les faits, qui remontent à 2003, sont prescrits, classer sans suite ou confier une information judiciaire à un juge d'instruction.
Sans donner de noms ni préciser si elle en avait fait part aux policiers, Tristane Banon a par ailleurs répété avoir reçu des témoignages de femmes la soutenant dans son combat et affirmant avoir été victimes de l'ancien favori à la présidentielle.
"Elles me disent qu'elles ont eu des violences de la part de Dominique Strauss-Kahn, donc elles savent que je dis la vérité, en tout cas elles le pensent", a dit Tristane Banon, qui s'est dite consciente qu'il pouvait paraître "un peu facile de dire juste qu'il y a des femmes" victimes, sans plus de détail.
Mais elle se refuse à "donner des noms alors qu'elles ne veulent pas que ça sorte".
"Je pense que si l'affaire va devant un juge d'instruction puis devant une cour, les plaignantes vont avoir le courage" de porter plainte, a-t-elle poursuivi. "Tant qu'elles ne voient qu'une sorte de guerre médiatique dont la plaignante est quand même bien écorchée dans la presse, je comprends qu'elles n'aient pas envie."
Tristane Banon avait prévenu lundi sur Canal+ qu'elle poursuivrait son combat judiciaire si l'enquête préliminaire était classée. Dans ce cas, elle déposerait une autre plainte en se constituant "partie civile", ce qui entraînerait automatiquement la désignation d'un juge d'instruction.
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