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La grève sur les terminaux pétroliers du port de Marseille est entrée mercredi dans son 17e jour

Selon la direction du Grand Port Maritime de Marseille, 55 navires transportant des hydrocarbures étaient bloqués en rade de Fos et de Marseille, ainsi que trois péniches sur le Rhône, à cause d'un conflit touchant à la réforme portuaire.Faute de brut, les raffineries situées autour de l'Etang de Berre fonctionnent au ralenti.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Grévistes devant l'accès du port pétrolier de Fos-sur-Mer (7-10-2010) (AFP - GERARD JULIEN)

Selon la direction du Grand Port Maritime de Marseille, 55 navires transportant des hydrocarbures étaient bloqués en rade de Fos et de Marseille, ainsi que trois péniches sur le Rhône, à cause d'un conflit touchant à la réforme portuaire.

Faute de brut, les raffineries situées autour de l'Etang de Berre fonctionnent au ralenti.

Un porte-parole de la raffinerie Total à La Mède, près de Martigues, a indiqué que la première unité de la raffinerie avait été arrêtée du fait du blocus des terminaux, et non du conflit sur les retraites. Une source syndicale a précisé qu'il s'agissait de la distillation, faute de pétrole brut, les unités secondaires de production fonctionnant au minimum sur les stocks internes.

Chez Ineos (ex-BP) à Lavera, la distillation est également arrêtée par manque de charge: "on n'a plus de brut", a souligné Jean-Luc Levere du syndicat CGT qui a appelé à reconduire la grève sur les retraites. Une AG est prévue dans l'après-midi.

A la raffinerie LyondellBasell (ex-Shell) de Berre, "on fonctionne au minimum technique et l'usine devrait attaquer sa phase d'arrêt jeudi, faute de matière première", a précisé Fabien Astier, de la CGT. "Les salariés sont dans l'action, ils travaillent mais on bloque toutes les sorties de produits sur le site", a-t-il ajouté.

Enfin, à la raffinerie Esso de Fos, où la CFDT est le premier syndicat, les expéditions de produits ont repris après la grève de mardi sur les retraites. Selon un porte-parole du groupe, une mise à l'arrêt de la raffinerie n'est pas envisagée à ce stade, bien que l'activité pâtisse également du blocage des terminaux pétroliers.

Ces quatre sites assurent le tiers du raffinage français.

Risque de pénurie d'essence
Le syndicat CGT des agents portuaires marseillais qui bloque les terminaux pétroliers depuis le 27 septembre, dans le cadre d'un conflit touchant à la réforme portuaire , brandit le risque de pénurie de carburants.

Face à cela, la question qui se pose désormais est celle du niveau des cuves du Dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer (DPF), le plus important de la région avec une capacité de stockage de 860.000 mètres cubes de produits chimiques et raffinés, dont la CGT (agents portuaires et salariés de raffineries) avait bloqué temporairement les accès le 7 septembre.

"Personne de l'extérieur ne peut le savoir, il n'y a que les gens de DPF qui peuvent le dire", a déclaré à l'AFP Fabien Astier de la CGT LyondellBasell, qui bloque depuis mardi le dépôt pétrolier de la Grande Bastide à Rognac (Bouches-du-Rhône), beaucoup plus petit.

La direction de DPF, dont Total est un gros actionnaire, n'a pas souhaité faire de commentaires sur l'état des cuves, expliquant que les stocks ne lui appartiennent pas, mais à ses clients.

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