La grève à SeaFrance qui bloque les ferries au port de Calais depuis vendredi sera suspendue dès mercredi
C'est ce qu'a indiqué une source syndicale. Les salariés avaient reconduit leur mouvement dimanche en plein week-end de Pâques, l'un des plus chargés.
"L'entreprise peut mourir" et "sur un plan judiciaire on pourrait qualifier de blessure volontaire pouvant donner la mort", a déclaré le secrétaire d'Etat aux transports Dominique Bussereau sur RMC.
Les grévistes dénoncent certaines mesures du plan de redressement et le manque d'effectifs, a précisé la CFDT. La direction dit craindre la "disparition" de la compagnie. De l'"intox", selon le syndicat.
"On arrête encore les bateaux 24 heures jusqu'à demain (mercredi) matin pour protester contre les intimidations et la répression qui ont eu lieu et après on suspend la grève provisoirement", a indiqué mardi à l'AFP Didier Cappelle, secrétaire de la CFDT maritime, à l'issue d'une assemblée générale des salariés au port de Calais.
"Vu la concurrence qui existe déjà sur le Pas-de-Calais, en Bretagne, en Belgique, etc., sur les relations entre l'Europe continentale et la Grande-Bretagne, vu l'existence d'Eurotunnel, si ça continue, le problème sera réglé parce que SeaFrance disparaîtra", a ajouté Dominique Bussereau.
Le syndicat se dit persuadé que SeaFrance ne mettra pas la clé sous la porte.
Grève depuis vendredi
Depuis vendredi, les trois navires passagers de SeaFrance, le Rodin, le Molière et le Berlioz, sont immobilisés à Calais par les salariés en colère. La compagnie, qui devait embarquer 58.000 personnes, n'a pu assurer que 4000 départs pour ce week-end, traditionnellement l'un des plus chargés de l'année.
Les salariés grévistes se plaignent notamment de la baisse des salaires, chaque salarié ayant vu sa paye diminuée de 100 euros de prime, selon le secrétaire CFDT maritime, Didier Cappelle. Ils protestent aussi contre le manque de personnel sur les bateaux, notamment pour les traversées de nuit, à la suite de nouvelles affectations entrées en vigueur depuis le 1er février dans le cadre du plan de redressement du groupe. Signé après des mois de conflit, le plan prévoit 482 suppressions de postes sur 1580.
"Sur l'ensemble du week-end de Pâques, nos pertes sont estimées à 1,25 millions d'euros, soit l'équivalent d'un mois de chiffre d'affaire tourisme pour la compagnie", a déclaré dimanche Jean-Claude Dechatte, directeur général adjoint en charge des ressources humaines à SeaFrance. La compagnie, endettée à hauteur de 185 millions d'euros, a perdu 36 millions d'euros en 2009 et déjà 13 millions sur les premiers mois de 2010, selon Jean-Claude Dechappe, qui déplore également l'impact de ce mouvement sur l'image de SeaFrance.
"Nous comprenons mal l'incohérence de la CFDT, qui a signé en début d'année l'accord de médiation, et qui maintenant veut le remettre en cause, reniant son engagement et sa signature", a-t-il ajouté.
Après des mois de conflit, la CFDT avait accepté à contrecoeur de signer le plan de redressement de la compagnie, négocié par un médiateur. Le syndicat avait alors expliqué que, même s'il trouvait cet accord mauvais, il souhaitait respecter le vote des salariés qui s'étaient déclarés favorables au projet à une très courte majorité (562 voix contre 560).
Les marins de SeaFrance doivent se réunir en assemblée générale mardi pour décider s'ils reconduisent le mouvement.
La compagnie assure en temps normal entre 16 et 19 départs quotidiens entre Calais et Douvres (Grande-Bretagne). Cette filiale de la SNCF est confrontée à une chute du marché du fret.
Pour toute information: numéro vert mis en place par SeaFrance 0800 77 54 40
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