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La France estime que le rapport de l'ONU sur les discriminations a "un caractère excessif et caricatural"

C'est ce qu'a déclaré vendredi Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes devant l'assemblée annuelle des ambassadeurs de France à Paris. Il a également souligné les "nombreuses erreurs factuelles".Le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale (Cerd) a rappelé la France à l'ordre.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, à l'Elysée, le 28 juillet 2010. (AFP)

C'est ce qu'a déclaré vendredi Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes devant l'assemblée annuelle des ambassadeurs de France à Paris. Il a également souligné les "nombreuses erreurs factuelles".

Le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale (Cerd) a rappelé la France à l'ordre.

Il a exhorté l'Hexagone à "éviter" les renvois collectifs de Roms ainsi que les "discours politiques discriminatoires" qui contribuent à alimenter un climat de racisme.

Concernant les Roms, dont la France a décidé d'accélérer le renvoi en Roumanie et en Bulgarie, "ce sujet se prête mal à l'anathème et j'observe qu'aucun Etat membre n'a critiqué la France dans sa politique", a ajouté Pierre Lellouche.

"Qu'il s'agisse de sécurité, de la lutte contre l'immigration clandestine et les trafics d'êtres humains, ou de l'interdiction de la dissimulation du visage dans l'espace public, toutes ces politiques menées par le gouvernement français ne visent précisément qu'à garantir les libertés publiques (...) et préserver le premier des droits de l'Homme qui est le droit à la sécurité", a-t-il affirmé.

La critique, oui, mais pas la caricature
"Nous acceptons la critique, elle est un élément du progrès des droits, mais nous rejetons la caricature", a déclaré de son côté à l'AFP François Zimeray, ambassadeur français chargé des droitsde l'homme.

"Nous répondrons aux remarques qui ont été formulées; c'est notre devoir et notre honneur que d'essayer de tout faire pour faire cesser le drame que vivent 9 millions de Roms en Europe", a ajouté le diplomate français.

"La France respecte scrupuleusement la législation européenne ainsi que ses engagements internationaux en matière de droits de l'homme", a encore affirmé Bernard Valero, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Pas de "droit inconditionnel au séjour"
Reconnaissant que les Roms roumains ou bulgares jouissent, en tant que citoyens de l'Union européenne, "de la liberté de circulation et du droit au séjour sur le territoire des États membres", il a rappelé que cela ne leur offre pas "un droit inconditionnel au séjour".

Il a précisé que le maintien du séjour est conditionné par "le respect de l'ordre public" et "des ressources suffisantes" et que "l'appréciation de ces éléments résulte d'un examen particulier de chaque situation individuelle".

Le tour de vis sécuritaire annoncé par le président Nicolas Sarkozy fin juillet, dans un discours liant immigration et insécurité et ciblant en particulier les Roms, a suscité l'indignation, en France comme à l'étranger.

Avec les vols affrétés jeudi par la France, ce sont au total 8.313 Roumains et Bulgares qui ont été expulsés depuis le 1er janvier, contre 9.875 pour l'ensemble de l'année 2009, selon les chiffres communiqués par Eric Besson, ministre de l'Immigration.

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