En France, les classes moyennes sont pessimistes
Malgré la hausse du pouvoir d'achat, un Français moyen sur deux juge que sa situation financière s'est dégradée, indique une enquête menée par TNS Sofres pour Cetelem.
Près d'un Français moyen sur deux (46 %) juge que sa situation financière s'est dégradée en dix ans. C'est ce qui ressort du 22e Observatoire des consommateurs, publié mercredi 25 janvier par l'organisme de crédit Cetelem, qui s'est focalisé sur les classes moyennes de douze pays européens. Selon la définition de cet observatoire, les classes moyennes représentent 60 % des ménages, en enlevant les 20 % les plus riches et les 20 % les plus pauvres.
Les Français pessimistes, malgré la hausse du pouvoir d'achat
L'enquête, menée en décembre par TNS Sofres auprès de 6 500 Européens, dont 1 001 Français, révèle que seuls 33 % des ménages de l'Hexagone jugent que leur situation financière s'est améliorée en dix ans.
Pourtant, les chiffres montrent le contraire, avec une inflation de 17,9 % entre 2000 et 2010, mais une hausse des revenus par ménage de 21,9 %. Soit une progression du pouvoir d'achat de 3,4 %.
Une perception faussée
Cependant, note Pascal Roussarie, de l'Observatoire Cetelem, les dépenses "contraintes" (logement, santé, éducation) ont augmenté, passant de 29 % en 2000 à 32 % en 2010, réduisant d'autant les dépenses dites "arbitrales" (alimentation, textile, transport), passées elles de 43 à 40 %. La hausse des dépenses contraintes "engendre une perception de dégradation financière", souligne-t-il.
Les classes moyennes européennes estiment néanmoins que leurs "conditions de vie sont meilleures" que celles de leurs parents.
Moins de crédits, plus de hard discount
Le Parisien note aussi que les organismes de crédit ont enregistré une baisse de 9 % des demandes de prêts à la consommation.
Par ailleurs, plus d'un Français moyen sur deux (54 %) dit avoir fréquenté le hard discount alimentaire ces douze derniers mois, alors qu'ils ne constituent pas la clientèle-cible.
La santé et l'éducation, priorités des Français
Dans ce contexte, les priorités sont "avoir une bonne protection santé" (67 %), "financer l'éducation et l'avenir des enfants" (61 %) et "maintenir son niveau de vie" (50 %).
"Les marqueurs d'appartenance à la classe moyenne ne sont plus avoir une belle maison, une belle voiture, mais avoir assez d'argent pour se soigner, pour aider ses enfants et épargner", conclut Pascal Roussarie.
Dans le même temps, l'Insee indique jeudi 26 janvier que le moral des ménages français s'est très légèrement amélioré en janvier, gagnant un point par rapport au mois de décembre.
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