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La Cour de révision a annulé le procès des condamnés Marc Machin et Loïc Sécher dans deux affaires distinctes

Marc Machin et Loïc Sécher, qui clament leur innocence, ont été jugés coupables, l'un de meurtre dans l'affaire dite du Pont de Neuilly, l'autre du viol d'une adolescente qui s'est rétractée depuis. Ils ont été condamnés respectivement à 18 et 16 ans de réclusion criminelle.Dans les deux dossiers, le ministère public avait recommandé la révision.
Article rédigé par France2.fr
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Loïc Sécher (à gauche) et Marc Machin (à droite) (montage) (AFP/OLIVIER LABAN-MATTEI / MEHDI FEDOUACH)

Marc Machin et Loïc Sécher, qui clament leur innocence, ont été jugés coupables, l'un de meurtre dans l'affaire dite du Pont de Neuilly, l'autre du viol d'une adolescente qui s'est rétractée depuis. Ils ont été condamnés respectivement à 18 et 16 ans de réclusion criminelle.

Dans les deux dossiers, le ministère public avait recommandé la révision.

C'est la première fois de son histoire que la Cour de révision, seule habilitée à annuler les condamnations pénales, avait à se prononcer le même jour sur l'innocence ou la culpabilité de deux condamnés.

Depuis le début du XXe siècle, seuls six dossiers criminels ont été au bout de la procédure de révision et se sont soldés par l'acquittement de personnes condamnées à tort.

Marc Machin avait avoué sur "pression psychologique"
Après avoir passé sept années en prison pour le meurtre d'une femme, Marc Machin espérait que les aveux de David Sagno, un homme qui a depuis revendiqué le crime, suffiraient à le blanchir. Interpellé une dizaine de jours après le meurtre de Marie-Agnès Bedot sur le Pont de Neuilly à Paris, en décembre 2001, Marc Machin, 19 ans à l'époque, avait avoué les faits en garde à vue, parce que, avait-il expliqué plus tard, il en avait "marre des questions, des auditions et de la pression psychologique".

Bien qu'il soit revenu sur ses aveux, il avait été condamné en 2005 en appel à 18 ans de réclusion. Mais en mars 2008, David Sagno s'était livré à la police en s'accusant du meurtre de Marie-Agnès Bedot, ainsi que de celui de Maria-Judith Araujo, également au Pont de Neuilly, le 22 mai 2002. Depuis, des analyses ont permis de retrouver l'ADN de David Sagno sur les corps des deux victimes.

Loïc Sécher, condamné pour le viol d'une adolescente
De son côté, Loïc Sécher, un ancien ouvrier agricole originaire de Loire-Atlantique, a été condamné en 2004, en appel, à 16 ans de réclusion pour avoir violé à plusieurs reprises la jeune Emilie, 13 ans à l'époque des faits. Seulement, en 2008, Emilie, fragile psychologiquement et coutumière des affabulations, envoie au parquet général une lettre affirmant que Loïc Sécher est "innocent et qu'elle ne supporte plus de le savoir en prison".

Des rétractations qui justifient la requête en révision déposée par le condamné. Dans le cas Machin, le ministère public préconise un autre procès pour évacuer "les zones d'ombre". Pour Loïc Sécher, il aurait souhaité que le dossier judiciaire soit définitivement soldé.

Sorti de la prison de Nantes mardi soir après l'annulation de sa condamnation, Loïc Sécher a déclaré aspirer au "repos" pour préparer son troisième procès. "J'ai passé 2.650 jours de détention, je veux que ma vie puisse se passer dans les meilleures conditions", a-t-il précisé à la presse. Il s'est dit "fatigué" et a confié n'avoir "aucune rancoeur" contre son accusatrice.

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