La compagnie aérienne prévoit de supprimer 4.109 emplois sur la période 2009 - 2012 via des départs naturels
Lors d'un Comité central d'entreprise, qui se tenait lundi, la direction générale du groupe a précisé que ce plan qui ne concerne que le personnel au sol, ne prévoyait aucun licenciement sec, ni de clause de mobilité géographique obligatoire.
Confronté à des pertes historiques, la compagnie veut réduire ses coûts via une réduction de ses effectifs
Lors de l'exercice 2009-2010 qui s'est achevée le 31 mars dernier passé, Air France a passé une provision de 148 millions d'euros. Sur la même période, elle a accusé une perte opérationnelle courante record de 1.285 millions d'euros, soit 3,5 millions d'euros par jour, à comparer à une perte de 186 millions en 2008-2009.
Disparités selon les secteurs
La direction a présenté lundi aux partenaires sociaux ses perspectives en terme d'emploi pour les exercices 2010, 2011 et 2012 dans le cadre de la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC).
Selon un document de travail dont l'AFP a obtenu une copie, la compagnie prévoit 4.109 postes en moins, ce qui ferait passer l'effectif de 51.804 à fin mars 2010 à 47.694 à fin mars 2013. " Selon le document, les départs (retraites, démissions, plan de départs volontaires, etc.) atteindraient 4.390 sur les trois exercices.
En n'étant pas remplacés, il y aurait alors un sous-effectif chez les personnels au sol et les personnels navigant commerciaux (hôtesses et stewards). Au sein des personnels au sol, la situation serait très disparate: à la direction industrielle (mécaniciens, logistique, cadres), plusieurs centaines d'embauches devront être réalisées, mais l'exploitation (pistes, agences, etc.) serait en sur-effectif.
Chez les pilotes, malgré les départs naturels (-13,6%), les personnels seraient aussi en sur-effectifs à l'horizon mars 2013.
Une bonne partie des réductions de postes se fera via le plan de départs volontaires, clos en mai et qui concerne environ 1.800 salariés (1.765 équivalents temps plein) qui vont quitter l'entreprise d'ici fin 2010.
Le document de travail indique aussi que "de nombreuses mobilités avec changement de métier vont devoir être organisées". Dans ce contexte, la mise en place d'un dispositif est prévue pour gérer le "rééquilibrage entre sous-effectifs et sur-effectifs".
Inquiétude des syndicats
"L'essentiel, c'est d'avoir une vraie stratégie d'entreprise qui amène à calibrer au plus juste ses besoins en effectifs, mais là c'est un plan comptable plus qu'une stratégie", a critiqué Cyril Jouan, délégué CFDT, en déplorant n'avoir pas eu de précision par bassin géographique. La CFDT dénonce aussi "les discours contradictoires des représentants de la direction".
Pour Ronald Poirot (CFE-CGC), "le plus gros sujet d'inquiétude concerne la mobilité qui pourrait être appliquée aux salariés". "Malgré les départs naturels, il y aurait encore 800 sur-effectifs dans le personnel au sol" d'ici à 2013, détaille le responsable CFE-CGC.
Les responsables syndicaux notent aussi l'incertitude concernant les prévisions de départs naturels "qui restent à confirmer" au vu de la réforme des retraites préparée par le gouvernement et qui prévoit de reculer de deux ans l'âge légal de départ et l'âge du taux plein garanti. "Il est difficile de prévoir une évolution des effectifs sans prendre en compte cet aspect là", note Cyril Jouan.
Sur la base des grandes lignes présentées lundi 5 juillet par la direction, une nouvelle réunion concernant les prévisions d'emplois est d'ores et déjà programmée en novembre.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.