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La CGT a estimé à "plus de 120.000" le nombre de manifestants en France pour le 1er mai (contre 350.000 l'an dernier)

Pour le ministère de l'intérieur qui évoque lui 77.000 manifestants (contre 195.000 en 2010), la mobilisation a aussi marqué un fort reculCinq centrales avaient fait cause commune et organisaient 173 rassemblements et manifestations: CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa (autonomes).
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Manifestants lors du défilé du 1er mai 2011, à Paris (AFP/Boris Horvat)

Pour le ministère de l'intérieur qui évoque lui 77.000 manifestants (contre 195.000 en 2010), la mobilisation a aussi marqué un fort recul

Cinq centrales avaient fait cause commune et organisaient 173 rassemblements et manifestations: CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa (autonomes).

Paris n'a vu que 12.000 personnes à Paris, contre 21.0000 en 2010 sur le bitume, selon la préfecture de police. La CGT parle elle de 30.000 manifestants dans la capitale.

François Chérèque (CFDT) et Nadine Prigent notamment, dirigeante de la CGT - en l'absence de Bernard Thibault (CGT), souffrant d'un lumbago - ont pris place derrière la banderole de tête du cortège parti de la place de la République vers celle de la Nation pour appeler à la "solidarité internationale et (au) progrès social".

Les dirigeants syndicaux s'attendaient à ce que ce 1-er mai 2011 soit un petit cru, d'autant que "le caractère férié du 1er mai est cette fois moins affirmé", cette journée tombant un dimanche, relève Marcel Grignard, numéro deux de la CFDT.

Martine Aubry et la manifestation de 2012
"On n'est pas obligé d'être dans la rue" pour célébrer la journée internationale du Travail, a déclaré dimanche à Lille la première secrétaire du PS Martine Aubry au sujet des défilés clairsemés du 1er mai, estimant que les salariés manifesteraient "en 2012 dans les urnes".

"Dans une République, il faut garder des symboles, les symboles des combats passés et les symboles des valeurs que nous portons. Les gens n'ont plus obligatoirement la même façon de fêter le 1er mai qu'auparavant, c'est-à-dire les manifestations, mais les responsables et les militants sont toujours là", a-t-elle ajouté.

Au nom de la "solidarité internationale" avec les révolutions arabes, Martine Aubry a estimé que "la France (...) ne représente plus ce qu'elle a toujours défendu dans le monde, les droits de l'Homme, une certaine conception de la liberté et de la démocratie".

Faible mobilisation dans l'hexagone
Marseille a vu un rassemblement de 5.000 personnes (2.000 selon la police). 3.500 à Toulouse (1.200), 3.300 à Lyon (2.200), près de 3.000 à Bordeaux (2.200), autant à Strasbourg (1.200), 1.000 à Rennes (450), autant à Lille, Dunkerque, Orléans, et à Caen (quelques centaines de moins selon les chiffres de la police pour chacune de ces villes), ont défilé avec bannières et banderoles.

Les slogans pouvaient être humoristiques: "Le 1er mai, c'est nous les papes de la terre", allusion à la béatification de Jean Paul II le même jour ou en opposition au FN, comme à Rennes ("travailleurs français, immigrés, mêmes patrons, mêmes combats".

En 2009 les manifestants étaient beaucoup plus nombreux en raison de la crise qui a frappé de plein fouet l'économie française, et en 2010 la crainte de la réforme des retraites, juste avant son dévoilement, avait été un facteur de forte mobilisation.
De plus, le 1er mai, tombait cette année un dimanche. "C'est toujours un rendez-vous compliqué pour les organisations syndicales, mais les attentes sociales sont très importantes", a relevé Nadine Prigent.

A cet égard, "on attend un coup de pouce très significatif sur le Smic et que des négociations s'ouvrent partout sur les salaires", a-t-elle dit.

Demande de coup de pouce sur le SMIC
Dimanche matin sur Europe 1, François Chérèque avait également plaidé pour "un coup de pouce" au Smic, au delà de l'augmentation de 2% en principe prévue le 1er juillet.

Quant à Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, elle a relevé que "les mobilisations difficiles sont le signe de temps difficiles, mais pas celui du renoncement ou de l'acquiescement à la politique du gouvernement".

La CFTC, absente de l'appel unitaire,a laissé à ses militants le soin de mener des initiatives locales, tandis que la CFE-CGC est resté à l'écart de ce 1er mai.

Force ouvrière a fait comme d'habitude cavalier seul. A Paris, ils n'étaient toutefois que 300, selon l'AFP, à défiler dans l'Est parisien, de la Bastille à la place Gambetta, avant d'aller s'incliner devant le mur des Fédérés.

A un an de l'élection présidentielle et dans un contexte de hausse de la popularité du Front national, les thèmes retenus par les organisations syndicales étaient : "le soutien aux peuples des pays arabes qui se soulèvent pour la dignité et la liberté", et "l'égalité des droits" entre travailleurs français et étrangers, en réaction à "la préférence nationale" défendue par le Front national.

Les syndicats ont été rejoints comme chaque année par de très nombreuses associations comme La Ligue des droits de l'homme ou Amnesty International, ainsi que par des groupes féministes, du Planning familial à Osez le féminisme.

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