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La branche parisienne de l'Eglise de Scientologie sera rejugée en appel pour escroquerie en bande organisée jeudi.

L'Eglise de Scientologie est accusée d'avoir profité de la vulnérabilité de plusieurs anciens adeptes pour leur soutirer de fortes sommes d'argent. Lors du premier procès, en 2009, les deux principales structures de la Scientologie française avaient été condamnées à de lourdes amendes, mais avaient pu poursuivre leur activité.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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  (LOIC VENANCE / AFP)

L'Eglise de Scientologie est accusée d'avoir profité de la vulnérabilité de plusieurs anciens adeptes pour leur soutirer de fortes sommes d'argent. Lors du premier procès, en 2009, les deux principales structures de la Scientologie française avaient été condamnées à de lourdes amendes, mais avaient pu poursuivre leur activité.

Le Celebrity Centre et sa librairie SEL avaient été condamnés respectivement 400 000 et 200 000 euros en première instance. Ils avaient fait appel, tout comme le "dirigeant de fait" de la Scientologie parisienne, Alain Rosenberg, qui avait écopé de deux ans de prison avec sursis et 30 000 euros d'amende.

Quatre autres scientologues avaient été condamnés à des peines allant de 2000 euros d'amende à 18 mois de prison avec sursis et 20 000 euros d'amende. Ils seront rejugés jusqu'au 1er décembre.

Considéré comme une religion aux Etats-Unis, le mouvement fondé en 1954 par l'écrivain américain de science-fiction a été classé parmi les sectes, en France, dans un rapport parlementaire de 1995. Il revendique 12 millions d'adeptes dans le monde et 45 000 dans l'Hexagone.

L'Eglise de scientologie protégée de la dissolution

Au dernier procès, le parquet avait requis la dissolution des deux structures poursuivies, mais celle-ci était inapplicable du fait d'une modification de la loi intervenue en mai 2009, passée inaperçue jusqu'à ce que sa découverte quelques mois plus tard déclenche une polémique. Depuis, un amendement du Sénat a rétabli - dans la loi sur la formation professionnelle de novembre 2009 - la possibilité de dissoudre une personne morale condamnée pour escroquerie.

Mais cette loi n'est applicable "que pour les faits qui lui sont postérieurs", a souligné Me Morice. L'Eglise de Scientologie reste donc protégée de la dissolution, mais "peut être condamnée à une interdiction d'exercer pendant un certain temps", a-t-il ajouté. En première instance, le tribunal avait toutefois jugé qu'"une interdiction d'exercer risquerait d'engendrer la continuation des activités en dehors de toute structure légale".

Les quatre anciens adeptes à l'origine des plaintes, dont la plus ancienne remonte à 1998, s'étant tous désistés, la seule autre partie civile sera le Conseil national de l'ordre des Pharmaciens. Plusieurs prévenus se voient en effet reprocher un "exercice illégal de la médecine", ayant trait aux vitamines que les adeptes doivent ingérer lors de leurs "cures du purification".

Ces cures, au cours desquelles les adeptes alternent durant 15 jours course à pied et séances de sauna, pour libérer leurs corps des toxines qui les empêcheraient de progresser spirituellement, font partie des pratiques tarifées imposées à ses adeptes par la scientologie, avec l'utilisation d'un "électromètre", appareil censé "aider la personne à localiser ses zones de traumas spirituels".

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