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L'homme mort lundi après avoir été victime d'un tir de flash-ball dimanche a succombé à un "oedème pulmonaire"

C'est ce qu'a révélé mardi à l'AFP Jean-Jacques Fagni, procureur de la République adjoint de Marseille."L'autopsie a révélé que la personne est décédée d'un oedème pulmonaire lié lui-même à un oedème cérébral. Tout cela fait suite à l'arrêt cardio-respiratoire qui avait été la conséquence, semble-t-il, du tir de flash-ball", a-t-il expliqué.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Le flashball, arme non-létale, peut provoquer des blessures graves (AFP / Bertrand GUAY)

C'est ce qu'a révélé mardi à l'AFP Jean-Jacques Fagni, procureur de la République adjoint de Marseille.

"L'autopsie a révélé que la personne est décédée d'un oedème pulmonaire lié lui-même à un oedème cérébral. Tout cela fait suite à l'arrêt cardio-respiratoire qui avait été la conséquence, semble-t-il, du tir de flash-ball", a-t-il expliqué.

"Pour l'instant, il est encore trop tôt pour indiquer si ce décès est dû uniquement au tir de flash-ball ou si il n'y avait pas aussi un état physique pré-existant propice à ce type de décès", a ajouté le magistrat qui a indiqué que les "investigations" se poursuivaient "au niveau médical".

Mostefa Ziani, né en 1967 et résident d'un foyer de Marseille, a fait un arrêt cardiaque dimanche après-midi à Marseille après avoir reçu un tir de flash-ball d'un policier. Il est mort à l'hôpital lundi matin. Il était résident d'un foyer de travailleurs immigrés Adoma (ex-Sonacotra), où la police avait été appelée pour intervenir sur un litige. La victime, connue des services de police pour de petits délits, avait blessé au couteau un colocataire.

Décrit comme "extrêmement violent" par la police, il avait été touché au thorax par le tir de flash-ball. Victime d'un arrêt cardio-ventilatoire, l'homme avait été réanimé par les marins-pompiers avant d'être évacué vers l'hôpital militaire de Lavéran dans le coma.

A la suite de l'incident, les marins-pompiers ont également pris en charge un deuxième homme légèrement blessé par un coup de couteau et un fonctionnaire de police dont la nature de la blessure est qualifiée de légère. Dimanche, peu avant 15h00, une patrouille de trois policiers est intervenue sur un conflit de voisinage dans le foyer.

Selon la police, l'homme a eu une attitude "extrêmement violente" à leur égard, blessant l'un des agents en lui jetant une tasse en verre à la tête. Le policier a alors riposté par un tir de flash-ball. Le policier blessé a été hospitalisé mais son état n'inspire pas d'inquiétude. Aucune mesure coercitive n'a été prise à son encontre mais l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie.

Le flash-ball, une arme contestée
Le flash-ball tire des balles de caoutchouc non perforantes. Il a été régulièrement critiqué pour avoir provoqué des blessures à la tête ces dernières années. Il s'agit d'une arme de quatrième catégorie, comme le pistolet à impulsions électriques Taser.

En mai 2009, la Direction centrale de la Sécurité publique avait rappelé qu'il était proscrit de viser "au niveau du visage ou de la tête" et nécessaire d'en faire une utilisation "proportionnée".

Un policier était jugé mardi à Versailles pour avoir gravement blessé aux Mureaux (Yvelines) en 2005 avec un flash-ball un jeune homme qui a perdu un oeil. Une peine de cinq mois de prison avec sursis a été requise.

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