L'autopsie réalisée dimanche à Nantes "a sans surprise confirmé l'identification du torse" repêché samedi dans un étang
C'est ce qu'a indiqué dimanche à l'AFP le procureur de la République de Nantes Xavier Ronsin. La découverte de la partie manquante de la jeune fille tuée en janvier a été faite par une promeneuse, samedi à 15H30, à mi-chemin entre Nantes et Pornic.
Laëtitia, 18 ans, avait disparu en janvier dernier près de Pornic.
Seuls sa tête, ses bras et ses jambes avaient été retrouvés jusque-là.
"Des expertises complémentaires ont été ordonnées pour déterminer précisément les causes du décès", a indiqué le procureur, Xavier Ronsin, sans autres précisions.
Une "délivrance" pour les proches
La famille d'accueil de Laetitia Perrais avait indiqué dès dimanche matin qu'elle ne doutait pas que le tronc humain découvert samedi était le sien, évoquant une "délivrance". "Ce n'est pas un réconfort mais c'est vraiment une délivrance", a déclaré Gilles Patron, père d'accueil de Laetitia, à son domicile de Pornic lors d'une rencontre avec la presse.
"On pourra, maintenant que nous avons le corps entier, procéder à son inhumation et commencer le deuil, même si cela nous replonge évidemment dans l'horreur", a-t-il ajouté.
Samedi après-midi, à la surface de l'étang de Briord à Port-Saint-Père, une promeneuse a aperçu une forme suspecte qui flottait malgré le parpaing qui le lestait. L'étang se trouve à 30 km de Pornic où avait disparu en janvier l'adolescente de 18 ans en janvier dernier et le plan d'eau de Port-Saint-Père (Loire-Atlantique) est à une heure de route de l'étang du "Trou Bleu", à Lavau-sur-Loire, où avaient été retrouvés le 1er février la tête, les jambes et les bras de Laëtitia Perrais.
L'étang de Briord se trouve au nord de la commune de Port-Saint-Père, dans le secteur nord de la départementale 751 reliant Nantes à Pornic, environ à mi-chemin entre les deux localités.
Cette découverte fait suite à une nouvelle campagne de recherches du buste de la disparue, qui avait repris mercredi 6 avril avec l'inspection d'un lac à Savenay, non loin de Lavau-sur-Loire.
Tony Meilhon, meurtrier présumé de la jeune fille, arrêté le 20 janvier, a été mis en examen deux jours plus tard pour "enlèvement suivi de mort", mais le chef de "viol", initialement inclus dans le motif d'ouverture d'information judiciaire, n'a pas été retenu. Il a été interné récemment dans une unité pour malades difficiles, après avoir fait une deuxième tentative de suicide dans sa cellule de la prison de Rennes/Vézin-le-Coquet (Ille-et-Vilaine).
Un drame qui avait provoqué une crise sans précédent entre pouvoir et justice
Laëtitia, 18 ans, a disparu le 18 janvier à la sortie d'un restaurant où elle travaillait à la Bernerie-en-Retz. Le principal suspect, Tony Meilhon, a toujours refusé de coopérer avec les enquêteurs. Il avait affirmé avoir accidentellement tué Laetitia mais avait refusé d'indiquer où il avait dissimulé le corps.
A la suite d'une tentative de suicide en détention, il avait été placé en mars dans une unité pour malades difficiles (UMD) à l'hôpital psychiatrique spécialisé de Plouguernevel (Côtes d'Armor). Il y est retourné il y a une dizaine de jours à la suite d'une nouvelle tentative de suicide.
Cette affaire a provoqué une crise sans précédent entre le pouvoir et la justice. Le président Nicolas Sarkozy avait en effet évoqué le 3 février des "dysfonctionnements graves" des services de police et de justice, à l'origine, selon lui de la remise en liberté, plusieurs mois avant le drame, de Tony Meilhon. Le chef de l'Etat avait un peu plus tard affirmé que des "sanctions" seraient prises.
A la suite de ces déclarations, les magistrats de Nantes avaient décidé la suspension des audiences, suivis quelques jours plus tard par leurs homologues de nombreuses juridictions. Fait rare, des magistrats avaient défilé dans les rues en signe de protestation. Des syndicats de policiers avaient également exprimé leur refus de servir de "boucs émissaires".
Le 17 février, le ministre de la Justice avait mis fin aux fonctions du Directeur interrégional de l'administration pénitentiaire de Rennes, suscitant une fronde de ses collègues.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.