Cet article date de plus de treize ans.

L'affaire de la disparition de la jeune Laëtitia ne peut pas "rester sans suite", a déclaré Nicolas Sarkozy mardi

La récidive criminelle n'est "pas une fatalité", a ajouté le chef de l'Etat lors d'une visite en Loire-Atlantique.Le principal suspect dans la disparition de la jeune fille à Pornic, a déjà été condamné, notamment pour viol. Il a été mis en examen samedi pour enlèvement suivi de mort mais pas pour viol, les charges étant insuffisantes.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6min
Un appel à témoin pour retrouver Laetitia Perrais affiché sur la porte d'une boulangerie de Pornic (AFp - Jean-Sébastien Evrard)

La récidive criminelle n'est "pas une fatalité", a ajouté le chef de l'Etat lors d'une visite en Loire-Atlantique.

Le principal suspect dans la disparition de la jeune fille à Pornic, a déjà été condamné, notamment pour viol. Il a été mis en examen samedi pour enlèvement suivi de mort mais pas pour viol, les charges étant insuffisantes.

"Un tel drame ne peut rester sans suite, de tels actes criminels, si l'enquête les confirme, ne peuvent rester impunis. Je souhaite que la justice travaille très vite, très efficacement, afin que toute la vérité soit faite", a déclaré Nicolas Sarkozy en ouverture d'un discours sur le futur porte-hélicoptères de la Marine Dixmude, en construction dans les chantiers navals STX.

Avant son arrivée à Saint-Nazaire, Nicolas Sarkozy avait demandé mardi au gouvernement et aux parlementaires UMP de "prendre des initiatives très vite" sur le suivi des délinquants sexuels, selon un participant à une réunion de la majorité à l'Elysée.

Laëtitia Perrais, 18 ans, est portée disparue près de Pornic (Loire-Atlantique) depuis mercredi dernier. Le principal suspect, Tony Meilhan, 31 ans, n'a finalement pas été mis en examen pour viol mais pour "enlèvement suivi de la mort".

Selon le procureur de la République de Nantes, Xavier Ronsin, les charges sont "insuffisantes à ce stade de la procédure" pour mettre le suspect "en examen du fait de viol, selon une analyse partagée par le parquet", même si l'information judiciaire ouverte samedi avait inclus la qualification de viol.

Le suspect a admis en garde à vue avoir eu "un accident mortel de la circulation" avec le scooter de Laëtitia mais n'a pas voulu dire ce qu'il était advenu de sa victime, activement recherchée depuis une semaine. Des traces de sang trouvées dans sa voiture ont été identifées comme étant celles de la jeune fille.

Fiché comme délinquant sexuel, Tony Meilhon était par ailleurs recherché depuis le 4 janvier par la police pour n'avoir pas signalé son déménagement. Il en avait l'obligation après avoir été condamné en 2001 à cinq ans de prison pour le viol d'un co-détenu en 1997. L'homme était sorti de détention en février dernier, après avoir purgé l'intégralité de sa peine.

Lundi, dans la matinée, un homme de l'entourage de Tony Meilhon, mis en examen samedi pour l'enlèvement de la jeune fille, a été relâché. Aucune charge n'a été retenue contre lui.

Une marche silencieuse pour Laëtitia

Alors que le corps de Laëtitia, 18 ans, reste introuvable, une marche silencieuse a eu lieu lundi à Saint-Nazaire. Le cortège a regroupé plus de 300 personnes parmi lesquelles la famille d'accueil de Laetitia, sa soeur jumelle Jessica, leur père biologique et un oncle paternel.

Nouvelles recherches infructueuses
Les recherches pour retrouver le corps de Laëtitia se poursuivaient mardi.

Lundi plusieurs véhicules de la gendarmerie, une équipe de plongeurs et des enquêteurs scientifiques de la gendarmerie ont examiné les alentours du domicile de Tony Meilhon. Dimanche matin, des recherches par hélicoptère avaient été effectuées par la gendarmerie en plusieurs points du département.

Les enquêteurs sont pratiquement certains du décès de Laëtitia mais doivent absolument retrouver son corps pour déterminer dans quelles circonstances exactes les faits se sont produits.

Tony Meilhon condamné à plusieurs reprises
Tony Meilhon a un lourd passé judiciaire, entamé avant même sa majorité, avec notamment un viol avec violences en 1997, et plusieurs faits de violences, menaces ou vols qui lui ont valu une quinzaine de condamnations.

Originaire de Nantes, considéré comme "dangereux", Tony Meilhon était sorti de détention en février 2010, après avoir purgé ses peines. Il était sans emploi et avait une arme, une carabine 22 long rifle.

L'inspection des services pénitentiaires a été chargée "d'analyser les conditions dans lesquelles était assuré le suivi" de Tony Meilhon, a annoncé dimanche le ministère de la Justice.

La jeune fille a envoyé un texto à sa famille
Après sa disparition, Laëtitia a réussi à envoyer un texto à sa famille adoptive pour dire qu'elle avait été violée, selon des sources proches de l'enquête qui n'ont pas précisé quand cet appel avait été passé.

C'est la soeur jumelle de Laëtitia qui a donné l'alerte mercredi matin après avoir retrouvé le scooter de la jeune disparue couché au bord de la route, à quelques mètres seulement de leur domicile.

Laëtitia, bien insérée socialement et inconnue de la justice, avait été placée avec sa soeur jumelle à l'âge de 5 ans dans des familles d'accueil car leurs parents biologiques ne parvenaient pas à faire face à leur éduction. A leur majorité, elles ont choisi de rester dans leur dernière famille d'accueil, qui les avait accueillies à l'âge de 10 ans, sans pour autant que le lien soit rompu avec leurs parents biologiques.

Le père biologique de Laetitia se démène depuis sa disparition. Il a collé des dizaines d'affiches de l'appel à témoins avec la photo de son enfant. "Le corps de ma fille, il faut que je le retrouve", a déclaré M. Perrais dimanche à l'AFP, se déclarant "épuisé physiquement et moralement".

Lire aussi: "Laetitia: la famille d'accueil s'exprime" sur France 3-Pays de la Loire

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.