L'action de la France en Côte d'Ivoire se situe dans la légalité internationale, a souligné Alain Juppé mardi
Interrogé au journal de 20h de France 2, le ministre des Affaires étrangères français a affirmé que la France n'était pas en guerre en Côte d'Ivoire mais que son armée était intervenue parce que Laurent Gbagbo n'avait pas accepté le verdict des urnes.
La France a lancé lundi une intervention à Abidjan contre les positions du président sortant.
Celui-ci refuse de céder le pouvoir à Alassane Ouattara qui a été reconnu par la communauté internationale comme le vainqueur de la présidentielle de novembre. Alassane Ouattara a lancé il y a une semaine une offensive contre les forces de Laurent Gbagbo mais les combats menaçaient de s'enliser à Abidjan et de faire de nombreuses victimes.
"Ce qui est important, c'est que l'action de la France s'est située depuis le début dans la légalité internationale", a souligné Alain Juppé sur France 2. "Nous ne sommes intervenus que lorsque le secrétaire général des Nations Unies nous a demandé d'intervenir parce qu'il n'arrivait pas à arrêter l'utilisation des armes lourdes dont Laurent Gbagbo se servait contre sa propre population."
L'intervention de l'armée française correspond-elle à un changement de position de la France, a demandé le présentateur de France 2 David Pujadas à Alain Juppé ? "Les soldats de la France n'ont pas vocation à s'ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d'Ivoire", avait déclaré en janvier le président Nicolas Sarkozy.
Pas du tout, a répondu le chef de la diplomatie. La force française Licorne n'était là que pour protéger nos ressortissants, mais depuis le début, la France avait dit qu'elle interviendrait, à la demande des Nations-Unies, et c'est ce qui s'est passé, a déclaré Alain Juppé.
Il s'agit d'obtenir le départ de Laurent Gbagbo, a-t-il admis: "Il y a eu des élections. Laurent Gbagbo n'a pas reconnu le verdict des urnes. Nous souhaitons son départ parce que c'est très symbolique: si des élections en Afrique sont bafouées, c'en est fait de la démocratie en Afrique."
Alain Juppé a confirmé la poursuite des discussions "entre Gbagbo et ceux qui l'entourent encore et puis le représentant du secrétaire général des Nations unies, M. (Y.J.) Choi, et également l'ambassadeur de France", Jean-Marc Simon. "On peut imaginer que Gbagbo a encore des prétentions. Ce que nous avons demandé, c'est que sa sécurité personnelle, son intégrité physique, soient garanties", a-t-il ajouté.
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