À Quimper, des toits de commerces produisent une énergie verte et locale
Dans une zone commerciale de la cité bretonne, les toits de plusieurs commerces produisent de l’électricité grâce à l’installation de panneaux photovoltaïques. #IlsOntLaSolution
Installés en septembre 2021 sur les toits de trois commerces situés dans la zone commerciale de Gourvily à Quimper, les 282 panneaux photovoltaïques ont commencé à produire en septembre dernier de l’électricité renouvelable à hauteur de 88 mégawatt-heure. Cette surface de 475 m² produit l’équivalent de la consommation annuelle de vingt foyers.
Énergie additionnelle
Où part l'électricité produite ? Dans le réseau public de distribution pour alimenter les commerces de cette zone. Mais pour le moment, cette électricité représente juste un complément. Vu la taille de la zone commerciale et ses besoins en énergie, impossible pour l’installation actuelle de produire le volume nécessaire.
C’est donc peu au regard des besoins. Mais dans ce domaine, il faut voir le verre à moitié plein et parier sur le futur. C’est en tout cas le leitmotiv d’Enercoop Bretagne, une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) régionale créée en 2013 qui a financé entièrement l’installation de Quimper à hauteur de 80 000 euros. Son objectif : fournir une électricité d’origine 100% renouvelable (solaire, éolien, hydraulique, biomasse).
Une installation discrète
Pour la partie solaire, elle a besoin de trouver des toits disponibles et capables d’accueillir des panneaux photovoltaïques. Ce qui n’est pas toujours une mince affaire d’autant que pour certains projets d’envergure, communes et riverains se mobilisent parfois pour refuser des projets d’installation de panneaux, jugés trop impactant au niveau visuel ou trop gourmands au niveau du foncier agricole ou à bâtir.
Utiliser les bâtiments d’une zone commerciale présente à ce titre plusieurs avantages, comme le souligne Jean-Baptiste Notta, responsable approvisionnement et production à Enercoop Bretagne.
Ce type d’installation contribue à la transition énergétique mais sans impact sur le foncier, sans conflit d’usage
Jean-Baptiste NottaEnercoop Bretagne
"Ce sont des zones déjà artificialisées et c’est ce qui nous plait dans ce démonstrateur-là", ajoute-t-il.
Accélérer les choses
Reste que pour le moment, la société peine à trouver des supports de production. C’est tout le paradoxe actuel. "Nous ne prenons pas de nouveaux clients car nous n’avons pas assez d’énergie verte, déplore Jean-François Rousseau, le président d'Enercoop Bretagne. Il y a une appétence du public, il y a des progrès dans l’installation de ces énergies mais clairement, ça ne va pas assez vite”.
Des contraintes pour les commerces
L’envolée des prix de l’énergie va peut-être jouer en leur faveur, notamment au niveau des propriétaires de grands bâtiments commerciaux. La facture énergétique pèse lourd dans leur budget (en équivalent, jusqu’à 30 % du résultat net d’un distributeur alimentaire). Vu le contexte, elle va s’alourdir encore. D'où la nécessité de trouver des réponses alternatives.
Il y a aussi la contrainte légale : un décret de la loi Elan impose aux bâtiments à usage tertiaire (incluant commerces et magasins) de plus de 1 000 m² de réduire progressivement la consommation d’énergie (au moins 40% en 2030, 50% en 2040 et 60% en 2050). Quant à la loi dite Énergie-Climat, elle oblige toutes constructions neuves et extensions de plus de 1000m² à équiper 30% de la surface de leur toit de panneaux photovoltaïques ou à le végétaliser. Une obligation parfois dure à mettre en œuvre comme on peut le lire dans cet article publié en avril 2021 sur le site lsa-conso.fr consacré au secteur de la grande consommation en France.
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