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"Une vie à mille à l'heure, c'est bien mais pas pour toujours" : Paris attire de moins en moins

Le dernier classement des villes les plus attractives confirme une tendance de fond, qui montre que Paris attire moins de monde qu'avant. Le confinement n'a fait qu'accentuer les choses.

Article rédigé par Alain Gastal - Édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des passagers attendent un RER à la gare du Nord, à Paris (illustration). (JACQUES DEMARTHON / AFP)

"La vie en appartement ici, les gros bâtiments, les voisins, les gens qui sont irrespectueux... Quand on s'est retrouvés enfermés pendant le confinement, ma fille me disait 'maman, je veux un jardin, courir dans l'herbe et je veux aller à la plage'", se souvient Violette, une Parisienne. Depuis, elle fréquente assidument les sites qui se multiplient : paris-jetequitte.com, partirdeparis.fr, etc. Ils donnent chacun leur lot de bons plans et de conseils.

Il faut dire que Paris ne fait plus vraiment rêver tout le monde : dans le classement annuel des métropoles les plus attractives de France, Paris plonge à la 18e place sur 20 (elle était 14e en 2019). Seules Nancy et Marseille sont moins bien classées. En tête du palmarès, réalisé par Parisjob et Régionsjob, on trouve Rennes (comme l'an dernier), devant Nantes, puis Strasbourg. Ce classement prend en compte la qualité de vie, son coût, son dynamisme économique ou encore la qualité de ses loisirs. Il confirme ainsi ce que l'on pressentait durant le confinement : de plus en plus de Parisiens rêvent d'ailleurs et ils sont aussi de plus en plus nombreux à quitter la capitale et sa banlieue.

Adrien, qui anime un des sites internet pour aider ou inspirer les futurs partants, a fait le grand saut pour ses 30 ans. C'était au mois d'août, il est parti vers le Sud-Ouest : "Pour moi, c'était une vie à mille à l'heure et c'est bien un temps, mais pas pour toujours. Il était hors de question qu'on construise une famille, qu'on ait un enfant à Paris."

"Un boulot pour lequel j'ai vraiment envie de m'investir"

Mais quitter Paris, ce n'est plus forcément sacrifier la carrière à une meilleure qualité de vie. Éric a ainsi laissé, il y a quelques années, son super job chez Orange, à Paris, pour intégrer une start-up de Toulouse qui, depuis, a bien grandi.  "Le pôle d'excellence a été développé pour l'internet des objets, ça a créé tout un écosystème de start-up, de sociétés, de tissu économique, qui foisonnent aujourd'hui, raconte-t-il. Donc il n'y avait pas de solution pour aller sur Paris. Dans ce domaine-là, le domaine des objets connectés, il fallait venir sur Toulouse et je ne regrette en rien ce choix."

"Bon, ce n'était peut-être pas la région idéale au départ, je cherchais plutôt la Bretagne, mais Limoges, pourquoi pas ?"

Nicolas, Parisien parti depuis peu

à franceinfo

Quitter Paris rime souvent avec changer de vie, radicalement. C'est le cas de Nicolas, qui est passé la semaine dernière de chasseurs de pub dans une structure internationale à formateur web pour personnes handicapées. Il a en même temps délaissé Paris, pour Limoges : "J'ai trouvé un boulot pour lequel j'ai vraiment envie de m'investir et qui va me donner du sens, j'aurais tendance à dire, 'quel que soit le package salarial'. C'est une petite société, une petite start-up, qui a un gros projet."

Selon HelloWork, qui regroupe les principales plateformes d'offres d'emploi en France, 42% des Franciliens ne consultent que les offres d'emploi situées à l'extérieur de la région. Les habitants des autres régions ne sont que 10 à 12% à envisager de déménager.

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