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L'enseigne parisienne "Au Nègre joyeux" va être décrochée pour rejoindre un musée

A l'initiative du groupe communiste, le Conseil de Paris a voté pour le retrait de l'enseigne, tout en restant très divisée sur cette question. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'enseigne d'une ancienne chocolaterie, située rue Mouffetard, dans le 5e arrondissement de Paris, le 30 juillet 2017.  (SONNET SYLVAIN / HEMIS.FR / AFP)

C'est un vestige d'une ancienne chocolaterie parisienne ainsi qu'un rappel des "crimes de l'esclavage". L'enseigne "Au Nègre joyeux" va quitter sa façade du 5e arrondissement de la capitale pour intégrer le musée Carnavalet, dans le 3e, a décidé lundi 25 septembre le Conseil de Paris.

La peinture sur toile représentant un Noir debout, serviteur ou esclave, et une Blanche de la haute société, fait l'objet de polémiques récurrentes. Le groupe communiste à l'origine de la proposition de retrait de l'enseigne du 14 rue Mouffetard a ainsi dénoncé une "présence insultante et blessante" sur l'espace public, qui rappelle les "crimes de l'esclavage." Il demande par ailleurs la création d'un musée de l'esclavage.

Une assemblée très divisée

Bruno Julliard, premier adjoint de la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, a appelé à voter l'amendement communiste, de crainte d'une éventuelle "instrumentalisation" d'un rejet de la proposition. "Je pense qu'il faut faire le pari de l'intelligence de nos concitoyens et qu'il vaut mieux expliquer les traces de notre histoire, a-t-il expliqué. Je ne pense pas que le meilleur travail pédagogique soit d'effacer ces traces et de les réserver à un musée, a-t-il ajouté en citant associations ou historiens eux-mêmes divisés sur le sujet. C'est une mauvaise décision", a-t-il précisé, ne désespérant "pas de revenir dans quelques mois devant le Conseil de Paris avec une proposition consensuelle".

La maire Les Républicains du 5e arrondissement, Florence Berthout, rappelant que "l'esclavage fut une abomination", a estimé au contraire que ce type d'enseigne était un "marqueur de notre continuité historique et le marqueur d'une époque", en plaidant, comme les habitants, pour une plaque explicative apposée à proximité. Sandrine Mées pour les écologistes s'était également prononcée pour le maintien de l'enseigne, "pour ne pas cacher l'histoire, mais, au contraire, pour se souvenir".

L'enseigne, seul élément subsistant d'une chocolaterie qui aurait été ouverte en 1748, non signée a été probablement commandée à un fournisseur spécialisé dans ce type de création au XVIIIe ou au XIXe siècle. Elle sera rénovée avant d'être exposée au musée.

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