"Il ne faut jamais en la matière fermer définitivement la porte", a déclaré Eric Besson sur France Info vendredi
"Il y a des risques incontestablement qui ne sont pas bien maîtrisés. (...) La science va progresser et il faut se donner les moyens que peut-être un jour, dans 2-3 ans, on trouve que l'exploitation peut être faite", a dit le ministre.
"Ce rapport a été énormément influencé par l'industrie gazière qui veut se faire du fric", a dénoncé José Bové.
José Bové voit une caricature du discours des industriels de l'énergie dans ce rapport provisoire demandé par le gouvernement sur le gaz de schiste, ce qui renforce la détermination des opposants dont il est le chef de file.
Selon lui, "le rouleau compresseur du ministère (...) dit: on a des réserves, on va pouvoir faire plus propre, la recherche va progresser, donc d'ici deux ou trois ans on saura faire autrement. C'est le discours caricatural de l'industrie", a dit M.Bové, dont le fief aveyronnais est concerné au premier chef. Cela "nous maintient dans l'idée qu'il faut rester vigilants" et maintenir la pression, a dit le député européen (Europe Ecologie).
Cela commence avec le débat que les députés entameront le 10 mai sur une interdiction de l'exploration et de l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste, a-t-il déclaré. Il a renouvelé son appel à aller manifester devant l'Assemblée nationale ce jour-là.
Il devait participer vendredi soir à Lodève (Hérault) à une réunion destinée à préparer cette manifestation du 10 mai, mais aussi à discuter de l'éventualité d'un grand rassemblement sur le plateau du Larzac cet été. José Bové s'est montré relativement confiant dans l'issue du débat parlementaire et, selon lui, le pré-rapport rendu public jeudi ne devrait guère altérer le front du refus à l'Assemblée. Jusque dans la majorité présidentielle, des députés UMP sont "vent debout" contre les gaz et pétrole de schiste, a-t-il dit.
En pleine fronde contre une éventuelle recherche de gaz et de pétrole de schiste dans le sous-sol français vient d'être publié un rapport d'étape sur les enjeux des gaz et pétrole de schiste. Ce rapport demandé par le gouvernement est favorable à des travaux de recherche et des tests d'exploration, mais sous un contrôle très strict.
"Il ne faut jamais en la matière fermer définitivement la porte", dit Besson
Le ministre de l'Industrie, Eric Besson, avait déclaré vendredi matin sur France Info: "Aujourd'hui, il y a des risques incontestablement qui ne sont pas bien maîtrisés. (...) La science va progresser et il faut se donner les moyens que peut-être un jour, dans 2-3 ans, on trouve que l'exploitation peut être faite".
"Ce qui est important, c'est de dire qu'il n'y aura pas exploration et exploitation. En même temps, ne fermons pas définitivement la porte. Le gaz naturel dans la roche, peut-être que ce sera un jour une source d'énergie intéressante. C'est le cas des Etats-Unis", a-t-il poursuivi.
Aux USA, des exploitations mises en cause
Aux Etats-Unis, la compagnie Chesapeake Energy a décidé de suspendre son exploitation de gaz de schiste après un accident. Cette décision a été prise à la suite de l'accident d'un puits qui a entraîné la pollution d'un cours d'eau en Pennsylvanie.
Chesapeake a réussi à combler le puits, endommagé mardi par une explosion, à l'aide de plastique, de boue et de caoutchouc jeudi en fin d'après-midi. Le groupe a ouvert une enquête sur l'origine de l'accident.
La production de gaz de schiste est en pleine croissance aux Etats-Unis. Le président Barack Obama a fait du gaz naturel le pilier de sa politique énergétique qui vise à réduire la dépendance du pays envers le pétrole et les émissions de dioxyde de carbone. Le gaz de schiste représente aujourd'hui 23% de la production de gaz naturel aux Etats-Unis, alors qu'il était négligeable en 2004.
C'est ce genre d'accidents qui incitent les défenseurs de l'environnement à mettre en cause ces exploitations. Ils dénoncent les dangers de la technique dite de fracturation hydraulique consistant à injecter un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques pour briser les roches.
C'est sur la base de telles informations que la contestation de l'exploitation de gaz de schiste a été mise en cause incitant le gouvernement à geler les permis de recherches. La publication jeudi d'un rapport du Conseil général du développement durable et du Conseil général de l'industrie affirmant que les réserves du sous-sol français sont colossales et que cette technologie ne doit pas être écartée devrait relancer les opposants à cette technique.
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