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Il n'y aura pas de réintroduction massive d'ours dans les Pyrénées, a annoncé lundi la secrétaire d'Etat à l'Ecologie

"Je ne veux pas instaurer un dispositif de réintroductions systématiques d'ours, car j'estime que l'écologie doit se faire avec les populations locales", explique Chantal Jouanno dans une interview au Parisien/Aujourd'hui parue lundi.Elle indique qu'il pourrait y avoir cependant des réimplantations ponctuelles liées à des animaux morts.
Article rédigé par France2.fr
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L'un des ours slovènes relâchés dans le massif pyrénéen (AFP - ministère de l'Ecologie)

"Je ne veux pas instaurer un dispositif de réintroductions systématiques d'ours, car j'estime que l'écologie doit se faire avec les populations locales", explique Chantal Jouanno dans une interview au Parisien/Aujourd'hui parue lundi.

Elle indique qu'il pourrait y avoir cependant des réimplantations ponctuelles liées à des animaux morts.

Une ourse sera ainsi introduite dans le Béarn pour remplacer Franska, tuée lors d'un accident de la circulation en 2007. Une opération qui n'aura pas lieu avant le printemps 2011.

"A l'avenir", la secrétaire d'Etat "souhaite que tout ours tué par l'homme soit systématiquement remplacé". "Nous ferons un suivi annuel et individualisé de population", annonce-t-elle. "Et si l'on constate qu'il y a trop peu de naissances pour maintenir l'espèce, nous pourrons décider de réintroduire des ours."

Dans le même temps, Chantal Jouanno compte renforcer le retrait des plantigrades posant problème. Si c'est le cas, l'individu pourra être retiré du milieu naturel pyrénéen et placé dans un parc animalier.

Politique d'"apaisement"
En misant sur une croissance naturelle des ours, en fonction des naissances, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie souhaite "l'apaisement et la sécurité" vis-à-vis des populations locales. En janvier, elle avait déclenché la colère des "anti-ours", principalement des éleveurs qui dénoncent les attaques de troupeaux, en annonçant qu'il y aurait de nouvelles "réintroductions".

200 personnes, élus, éleveurs et militants "anti-ours" se sont rassemblées lundi à Toulouse devant le bâtiment où se tenait la réunion du Comité de massif des Pyrénées à laquelle participait Chantal Jouannot. Pour l'un des manifestants, Philippe Lacube, responsable de l'ASPAP (Association pour la sauvegarde du patrimoine Ariège-Pyrénées), la mobilisation a porté ses fruits et le gouvernement a fait "un pas en avant et deux pas en arrière". Même s'il regrette "un plan mi-figue, mi-raisin", il se réjouit de l'abandon du plan ours initial qui prévoyait des lâchers systématiques.

La dernière réintroduction, cinq ours en provenance de Slovénie, date de 2006. Deux de ces bêtes sont mortes depuis et quelques naissances ont été enregistrées, dont deux au printemps 2010 dans les Pyrénées centrales.

Les associations qui défendent la présence de l'ours dans les Pyrénées demandent que la population de plantigrades soit portée à 50 individus pour que la pérennité de l'espèce dans le masssif pyrénéen soit définitivement assurée. Chantal Jouanno a convenu qu'à moins de 50 individus, la population d'ours pyrénéens n'était génétiquement pas viable. De six en 1995, leur nombre est estimé entre 19 et 22, après au total, le lâcher de huit ours slovènes.

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