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Hommage à Zyed et Bouna quatre ans après

Article rédigé par France2.fr
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Des proches de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois le 27 octobre 2009 (© AFP Fred Dufour)

300 personnes ont salué la mémoire des deux adolescents morts électrocutés dans une course poursuite avec la police

Ce drame avait déclenché trois semaines d'émeutes et de violences dans les banlieues en novembre 2005.

Quatre ans plus tard, émues et en colère, les associations et les familles des victimes ont appelé à la "mobilisation" face à la "lenteur de la justice" dans cette affaire.

T-shirts noir, blanc et bleu sur lesquels on pouvait lire "Reposez en paix", "A la mémoire de Bouna et Zyed", les participants, en majorité des jeunes, se sont recueillis devant la stèle érigée en 2006 à l'entrée du collège Robert-Doisneau où étaient scolarisés les deux adolescents. Des gerbes de fleurs au nom des associations Au-delà des mots (ADM), AC le Feu, Respect et Justice de Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), de la mairie de Clichy-sous-Bois, du cinéaste Luc Besson et des amis et proches des familles ont été déposées. Le maire Claude Dillain (PS) a également tenu à prononcer quelques mots: "Nous sommes là pour exprimer aux familles notre solidarité; leur dire que nous n'oublions rien, ni le drame, ni leur chagrin manifeste". Des larmes dans la voix le père de Zyed, Amor Benna, a alors lancé un "Merci" à l'assemblée.

L'affaire

Deux policiers ont été mis en examen en 2007 pour non-assistance à personne en danger dans ce dossier. Mi-juillet, les juges d'instruction de Bobigny (Seine-Saint-Denis) Claire d'Urso et Marc Sommerer avaient clos l'enquête. Les parties disposaient alors de trois mois pour présenter de nouvelles observations ou demander des actes supplémentaires. Ce qu'a fait maître Daniel Merchat, l'avocat d'un des policiers mis en cause, le 15 octobre à expiration du délai. Me Merchat demande notamment la mise en examen de Muhittin Altun, 21 ans aujourd'hui, le rescapé, pour avoir mis en danger la vie de ses camarades, ce qui va retarder le dénouement de l'affaire, indique-t-on auprès du parquet.

"Ca n'a aucun sens", répond mardi Me Jean-Pierre Mignard, l'avocat des familles des deux adolescents. "Nous allons saisir le procureur de Bobigny d'une plainte pour atteinte à la mémoire des morts", a-t-il argué. "Nous sommes très émus. Il faut se mobiliser maintenant contre la lenteur de la justice; créer un rapport de force entre les institutions et le monde associatif car la colère est présente", a enjoint Mehdi Bigarderne, membre d'ADM et adjoint au maire de Clichy-sous-Bois. "Aujourd'hui en plus de la tristesse, je suis envahi de colère: quatre ans, c'est intolérable, intolérable pour les familles, intolérable pour la ville, intolérable pour les gens comme moi, qui essayent de convaincre les Clichois d'avoir confiance dans les institutions", a renchéri le maire.

Depuis le début, l'affaire a donné lieu à plusieurs reconstitutions, un arrêt de la cour d'appel de Paris et trois juges d'instruction se sont succédés.

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